Exécution de l’accord du dialogue : Faut-il se fier aux apparences ?

Jusqu’à l’heure, l’accord du dialogue politique signé entre la majorité présidentielle et certains partis de l’opposition, affiche une certaine volonté déguisée de la part des autorités suprêmes d’aller jusqu’au bout de son processus d’application sans faute note,

pour convaincre une opinion publique toujours sceptique sur les résultats auxquels avaient aboutis les négociations d’octobre dernier.Après la désignation de la commission conjointe de mise en œuvre de cet accord, l’adoption par le gouvernement de la Ceni , c’est aujourd’hui l’épisode des amendements constitutionnels qui commence, suscitant des interrogations sur le degré de détermination du pouvoir d’honorer ses engagements. L’accord du dialogue politique d’octobre dernier comporte un volet relatif aux modifications constitutionnelles. Il s’agit selon le document relatif à ces résultats des négociations de mentionner, dans le préambule de la constitution, la diversité culturelle, le statut de l’arabe comme langue officielle du pays et la citoyenneté comme modèle républicain d’identification ainsi que le rejet explicite de l’esclavage dans l’un des articles de la constitution. Il s’agit également de la responsabilité du gouvernement devant le parlement et de la soumission du Premier ministre du programme du gouvernement à un vote de confiance à l’Assemblée nationale. Pour ce qui est des révisions constitutionnelles, elles portant sur l’alternance pacifique, le rôle et place de l’armée ainsi que sur la criminalisation des changements anticonstitutionnels et des coups d’état militaires. Il s’agit aussi de réviser le code électoral, de la a clé de répartition des temps d’antenne et réorganisation de la HAPA, du mode de désignation du chef de l’opposition démocratique, de l’interdiction de l’activité politique aux militaires et système d’incompatibilité et du code de transparence et de bonne gouvernance. Une panoplie d’amendements constitutionnels qui laisse penser qu’on s’achemine vers une véritable démocratie, mais, certains analystes et hommes politiques préfèrent ne pas trop vite croire à ce beau tableau, refusant de se fier à ce qu’ils qualifient des simples apparences. Jusqu’à hier, ni les partis de la COD, ni les Ongs antiesclavagistes n’ont encore livré leur point de vue sur cet épisode où la responsabilité du chef du gouvernement devant le parlement, la criminalisation de l’esclavage et l’égalité devant les antennes d’info sont des revendications primordiales de ces différents acteurs, toujours en attente de règlement. En adoptant au cours de sa dernière réunion du Conseil des ministres la préparation de plusieurs amendements constitutionnels visant à modifier la Loi fondamentale de juillet 1991, déjà modifiée par voie référendaire en juin 2006, le pouvoir de Nouakchott tient-il à donner de nouveaux gages de bonne volonté de concrétiser cette feuille de route ? Dans les camps de la majorité présidentielle et de l’opposition participationniste, on continue de garder l’optimisme alors que dans l’autre escarcelle de l’opposition, déjà roulée dans la farine plus d’une fois, ce n’est qu’un jeu avec le temps fait pour leurrer le peuple et le détourner de ses aspirations dans la démocratie, l’égalité et le développement économique et social.

MOML

Source  :  Le Rénovateur le 18/12/2011

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