Les policiers et les militaires radiés des forces armées et de sécurité étaient également à ce rendez-vous. Tous avaient pris part aux côtés des responsables de la COVIRE à la soirée organisée lundi dernier à l’Hôtel Ikrama sis dans la commune de Sebkha, aux de participer activement au cérémonial de deuil et de recueillement en mémoire des victimes des années de braise.
L’esplanade de cet hôtel périphérique était, en effet, bondée de participants : hommes, femmes et enfants de tous les âges. Certaines personnes ont fini de manger les indemnisations données par les autorités publiques ou presque. Et les autres ont encore les jambes grandement solides pour courir derrière leurs droits de dédommagements, mais en vain. Parmi eux, il y a un certain Ndiaye Seydou, ancien soldat 1èreclasse de l’armée nationale. A l’en croire sur parole, cet homme aurait passé 4 mois et 4 jours dans les geôles du camp militaire de Jreida. En témoigne son propos : «J’ai été emprisonné du début du mois de décembre 1990 jusqu’au 30 mars 1991 à 11heure. L’heure à laquelle, j’ai été libéré. Et jusqu’à présent, je n’arrive pas avoir mes droits de licenciements abusifs de l’effectif des forces armées mauritaniennes. Le pire est que je n’ai même pas mon nom sur la liste publiée dont figurent les noms de 701 radiés. Ainsi, mes amis et moi avons introduit une demande de réclamations de nos droits auprès de l’inspecteur général des forces armées nationales. Et nous espérons que notre requête sera prise en compte!» C’est tout le mal que nous pourrions souhaiter à cet ancien militaire, qui était, à la fois, chauffeur des véhicules militaires et tireur des artilleries 122mm, 105mm,… Et à deux pas de lui, Maïmouna Sada Sall, la veuve de Ndongo Seydou Abdoulaye, est assise et a dit que son feu mari a été vendu à l’Inal, pas au moment de la pendaison des 28 militaires, mais quand alors ? Maïmouna ne sait pas exactement où ? Mais son époux de la Marine nationale, a été arrêté le mercredi 21 novembre 1990 et conduit manu militari à la base militaire d’Inal. Elle est également sûre et certaine que le président Mohamed Ould Abdel Aziz les avait trop promis pour leur rendre justice. Mais ces promesses présidentielles ont été tenues qu’à moitié jusqu’à présent pour mentionner la remise de quelques billets de banque en Ouguiya et une parcelle sablonneuse au niveau du centre émetteur. Son unique fille, qui est née le dimanche 10 février 1991après l’assassinat de son père, est actuellement à la maison sans profession.
Camara Mamady
Source : Le Rénovateur le 30/11/2011
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