AJD/MR NOUADHIBOU : Journée de Deuil

En commémoration des martyrs du 28 Novembre 1990, le Conseil régional de l’AJD/MR de Nouadhibou a organisé, ce 28 Novembre 2011, une journée de deuil.

Beaucoup de militants  se sont donné rendez-vous ce matin, à partir de 9h, au Siége régional du parti, sis au quartier dit Bagdad du 2e Robinet  de Nouadhibou.

Bande noire sur la plaque, prières, exposition de photos des martyrs   , conférence,  témoignage d’un rescapé d’Inal et débats, ont constitué le programme de la journée.

Monsieur THIAM Ousmane Moussa, ancien Député et Fédéral du parti AJD/MR de Nouadhibou, a tenu une conférence dans laquelle il a retracé l’histoire de la Mauritanie d’avant indépendance à nos jours.

M.  THIAM a rappelé les différentes crises qu’a connu la Mauritanie  de 1958, avec le congrès d’Aleg, où on  s’est entendu sur un compromis  selon lequel les noirs et les arabes vivraient unis, dans une Mauritanie indivisible, respectant la personnalité et la spécificité de toutes les composantes nationales.

Il a rappelé la constitution du 20 mai 1961 où, même si la langue nationale est l’Arabe, les langues officielles sont  l’Arabe et le Français en tant qu’héritage culturel commun. Dans cette constitution, dira-t-il, il y avait un oubli de taille : les langues nationales Peulh, Soninké et Wolof.

M. Thiam  a insisté sur la première grande crise culturelle de notre histoire : le Manifeste et la grève de 1966, suite à la première arabisation marginalisant les autres aspects des cultures nationales. C’est le Manifeste dit des 19, qui constitue le premier vrai acte fondateur des revendications culturelles et politiques des négro-mauritaniens. Les secousses continueront par des crises scolaires jusqu’à la guerre du Sahara dans laquelle les forces vives noires se sont massivement engagées, constituant un « lot trop visible ».

Avec les régimes militaires, les courants nationalistes arabes qui étaient plus ou moins contenus, connurent une montée en puissance sous la houlette de Sadam Houssein et Gadhafi.

Les contradictions devinrent plus marquées. Le compromis de 1958 qui avait conduit à l’indépendance fut piétiné. Devant le manque de courage politique, de clairvoyance, d’intelligence, de perspicacité et d’anticipation pour régler ces problèmes récurrents avec tact, ce qui devait arriver arriva.

La Mauritanie sortit des organisations significatives ouest africaines. Elle accentua son appartenance arabe au détriment de sa personnalité spécifique. Suivirent les revendications de 1986, la tentative de 1987, le complot baathiste de 1988, les infiltrations massives des nasséristes au sein du pouvoir, les évènements de 1989, avec ses déportations, ces viols, ces humiliations, ses exécutions sommaires, confiscations de biens et de pièces d’identité.

Le sommet de l’horreur,  jusqu’alors inimaginable, fut atteint en 1990 et 1991.

La célébration d’une fête nationale, symbole de notre engagement commun à bâtir une Mauritanie multiculturelle dans un environnement bi-facial, arabe   et africain, notre défi lancé à la face du monde de réussir un métissage dynamique exemplaire, fut transformée en boucherie par la volonté d’hommes uniquement mus par leurs instincts grégaires et leurs intérêts personnels : 28 personnes sur 30, qui étaient retenues au départ, furent sommairement exécutées au nom de notre emblème.

Il situera les responsabilités du régime de Maouya, qui devra répondre des crimes contre l’humanité, du parjure et de la haute trahison au regard de toutes nos constitutions et de nos engagements internationaux ; la société civile, les partis politiques et les forces vives, qui doivent se mobiliser pour qu’enfin la vérité, la justice et le pardon soient établis et la réconciliation engagée.

Du Chef de l’Etat actuel, après avoir salué les quelques  efforts engagés, il dira que, sans être Juridiquement comptable du passif des autres, il demeure celui qui, « en recevant le diadème de l’honneur et le sceptre de la puissance » pendant son serment devant Dieu et les hommes, s’est engagé à tout faire pour l’Unité nationale et à « respecter et faire respecter » la constitution, qui, elle, garantit la Justice pour tous.

 

Après quelques questions et interventions, la parole est donnée à M. Ismaïla, un des rescapés d’Inal,  qui raconta le calvaire dans lequel  vivaient des centaines d’hommes de tenues négros mauritaniens,de leur arrestation au transfèrement, à la mise en hangar,  à la numérotation et à l’exécution, tout est expliqué en détail .

Selon Ismaila,  la nuit du 27 au 28 Novembre 1990 , 28  personnes sur les 30 numérotées ( deux ont pu se dérober et un autre métis fut épargné) ont été tuées  et le lendemain 12 sont exécutés .

La journée a été clôturée par une formulation de prières pour le repos en paix des martyrs d’Inal.

Rappelons que cette journée de deuil est initiée par la direction nationale du parti de l’Alliance pour la Justice et la Démocratie, Mouvement pour la Rénovation (AJD/MR) que dirige le Président Ibrahima Moctar SARR.

 

Source  :  AJD MR le 29/11/2011

 

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