La haute autorité de régulation a dévoilé dimanche dernier les résultats du concours lancé pour le choix des organes audio-visuels qui doivent diffuser leurs programmes dans un espace qui jusque-là est monopolisé par les médias publics.Si cette nouvelle configuration plus démocratique est louable, elle est loin cependant de refléter la diversité culturelle de la Mauritanie…
jetant ainsi un sévère discrédit sur l’image d’un pays où la gestion des différences sera encore mise à mal par un énième faux pas dans le respect des identités culturelle d’un pays aussi fragile. Aucune radio ni chaine de télévision n’a été attribuée à un postulant issu de la communauté négro-mauritanienne. Ce qui constitue une violation flagrante du respect du principe sacré de la diversité culturelle qui est l’une des valeurs de l’information .
La haute autorité de la presse et de l’audiovisuel ( HAPA ) a autorisé l’ouverture de cinq radios et deux télévisions sur un nombre total de 26 candidatures. Pour les radios il s’agit de :
Sahara FM, Radio Cobenni – Mapuco, Mauritanides FM, Radio Tenwir, Radio – Nouakchott.
Concernant les télévisions ; Mauri – Vision et Télévision Wtaniya. Cette lâchée fait suite aux promesses faites par les autorités dans le cadre de la libéralisation de l’espace audiovisuel en Mauritanie. Les pouvoirs publics s’étaient engagés, comme début d’accepter la naissance de cinq radios et cinq télévisions à caractère commerciales. La décision de la HAPA a jeté une douche froide sur l’opinion qui constate allégrement le piètement des conditionnalités du cahier de charge accompagnant l’appel à candidature. En effet les médias qui ont reçu le signal sont bel et bien frappés du sceau tribal voire régional contrairement aux règles qui avaient été fixées au départ. Plus grave encore, la diversité culturelle de la Mauritanie et l’équilibre entre les différentes communautés du pays ont été une fois de plus bafoués sans aucun égard pour le droit à la différence. Des pans entiers de la population risquent tout simplement de ne pas se reconnaître à travers cette mesure exceptionnelle pour l’encrage de la démocratie dans notre pays. De nouveau des frustrations se profilent à l’horizon comme celles qui continuent de se faire jour aux niveaux de la télé et de la radio d’Etat qui réserve un espace trop réduit aux langues nationales. On se rappelle que c’était à l’absence de transparence et la marginalisation d’une certaine frange des citoyens qui avaient déclenché les manifestations contre l’enrôlement des populations en cours. Tout porte à croire qu’il y a des lobbies tapis quelque part dans l’ombre qui ont le pouvoir d’orienter à desseins tous les projets qui engagent la vie de la nation le plus souvent au grand dam de ceux qui nous gouvernent car aucun responsable politique ne voudrait traîner avec lui une mauvaise réputation surtout par les temps qui courent. En même temps on se pose des questions sur le pourquoi de la fréquence de la négligence dans le traitement de certains dossiers sensibles comme ceux de la mise en place dans le pays des canaux de communication dont le but premier est de favoriser la construction de l’homme mauritanien. Pourquoi laisse – t on à certains fossoyeurs le soins de jeter dans un précipice les nobles idéaux qui doivent fonder cette nation belle de par sa diversité culturelle. Nous osons croire que la décision de la HAPA n’est que la fausse alerte qui annonce un printemps peu radieux de l’audiovisuel en Mauritanie. Ce qui est vraiment dommage !
Yero Amel Ndiaye
Source : Le Rénovateur le 22/11/2011
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