De par ses procédés, il soutirait frauduleusement de l’argent à des ressortissants sénégalais. En procédant à de tels agissements contraires à la loi, le journaliste, correspondant d’une radio de son pays d’origine, ignorait qu’il serait confronté à cette mésaventure qu’il ne soupçonnait jusqu’alors.
Le pot-aux-roses a été découvert lorsqu’il s’est présenté à la caserne Samba Diéry Diallo avec cette fausse identité. Il sera alors reçu avec tous les honneurs et mis en rapport avec le Colonel de la Gendarmerie nationale, Meïssa Niang. Une fois chez l’autorité de la Gendarmerie, le malfrat sollicite son concours, arguant être à Dakar dans des conditions difficiles. Sur ce, il sollicite son appui financier. Toutefois, son interlocuteur a vite fait de comprendre qu’il a affaire à une personne suspecte. Mouhamed Ould Seydi sera finalement appréhendé. Il sera aussitôt conduit au poste de Police pour des enquêtes. Soumis au feu roulant des questions des limiers, le mis en cause passe aux aveux, reconnaissant être «un escroc pur et simple». Parmi ses victimes, le chef de cabinet du haut Commandant de la Gendarmerie à qui il avait soutiré une somme de 50 000 francs Cfa, en se présentant devant lui comme étant un haut Commandant de la Gendarmerie mauritanienne. Il est aussi mentionné dans le Procès-verbal d’enquête que le journaliste mauritanien s’était présenté à une autre victime du nom de Marie Ndao, comme un Commandant de la Gendarmerie à Nouakchott. Comme la première victime, il lui a soutiré une importante somme d’argent.
Prévenu d’usurpation de fonction et d’extorsion de fonds, Mouhamed Ould Seydi n’a pas contesté les faits devant la barre du Tribunal des flagrants délits de Dakar. Ce qu’il avait confirmé du reste lors de son audition à l’enquête préliminaire. A la barre, il a reconnu avoir inventé cette qualité de Commandant de la Gendarmerie de son pays. Non sans évoquer des troubles de comportement dont il est sujet.
Mais la thèse de démence n’a pas convaincu le Parquet qui a requis six mois d’emprisonnement, dont trois mois ferme contre lui, compte tenu, selon le procureur de la République, de la constance des faits. Pour le représentant du ministère public, les faits étaient suffisamment constitués à l’encontre du prévenu. Sa conviction est que les faits sont graves et méritent donc une sanction sévère contre le mis en cause. Pour justifier l’acte commis par leur client, ses conseils ont aussi vainement essayé d’asseoir la thèse de la démence. Les avocats de la défense ont plaidé l’application de la loi pour le délit d’usurpation de fonction et la relaxe pour l’extorsion de fonds. Cette deuxième prévention, disent-ils, n’est pas fondée à l’endroit de leur client. Au final, le Tribunal des flagrants délits de Dakar a condamné le journaliste mauritanien à six mois d’emprisonnement, dont deux mois ferme.
Cheikh Bamba DIAGNE
Source : Le Quotidien (Sénégal) via lecalame.info le 20/11/2011
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