Arrivés à Jeddah, c’est par autobus qu’ils sont acheminés vers Médine: plus de 14 heures de route! Dans la ville du prophète – Paix et Bénédictions sur Lui (P.S.L.) – ils ont été délogés, cette année, six jours avant le début du pèlerinage, de l’immeuble où ils étaient hébergés. Et les voilà, du coup, réexpédiés, avant l’heure, à La Mecque!
Puis vint le Jour J ou ils doivent être acheminés vers Mina, première étape du pèlerinage proprement dit, et les mauritaniens obligés d’occuper la rue, pour qu’on consente, enfin, à mettre des bus à la disposition de quelques-uns d’entre eux. Les autres, astreints à cheminer à pied. Même calvaire, le lendemain, pour se rendre à Arafat. Pour ceux qui l’ignorent, dix kilomètres, tout de même, séparent Mina d’Arafat. Obèses, diabétiques et autres cardiaques, appréciez le retour aux sources bédouines! Puis, c’est Mouzdalifa et, à nouveau, Mina: toujours le laisser-aller, le je-m’en-foutisme général, pas d’interlocuteur, pèlerins abandonnés à leur sort. On aperçoit, même, de hauts responsables, membres de la délégation officielle mauritanienne, couchés à même le sol de Mina. Retour aux sources bédouines, vous dis-je!
Ce n’est pas le cas de tous les pèlerins. Chaque pays a sa propre mission résidente et permanente qui prend soin de ses ressortissants. Chaque pays, sauf… allez, je vous laisse deviner! Bah, me direz-vous, faire le pèlerinage, c’est le rêve de tout mauritanien, mâle ou femelle! C’est vrai. Tout un chacun espère accomplir, un jour, ce devoir essentiel. Encore faut-il en revenir. Cette année, les trois derniers vols pour Nouakchott seront retardés d’une semaine. Certains et certaines vont se retrouver, à court d’argent, dans de bien beaux draps.
On est ému, en tout cas, de voir tant de pèlerins arborer fièrement leur drapeau national… Tous les pays du monde, vous rendez-vous compte? Quant à nous, pauvres que nous sommes, on se dit que la Mauritanie a, encore, beaucoup, beaucoup de chemin à parcourir… Mais, tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. Avant, c’était notre consulat à Jeddah qui «organisait» – admettons, pieusement, le terme – notre séjour. Cette année, ce fut le ministère de l’orientation islamique, un peu désorienté, nous a-t-il clairement paru. Mais bon, cela n’empêchera pas, louange à Dieu, les Mauritaniens de se tourner, encore et toujours, vers l’Orient. C’est vivifiant, le retour aux sources.
Ahmed ould Cheikh
Source :: lecalame.info le 15/11/2011
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