Les ministres de la République mobilisés au nom du parti État

Le parti au pouvoir a sorti officiellement les listes de ses missionnaires à l’intérieur du pays dans le cadre d’une approche consistant à utiliser cadres et ministres en plein dans le duel politique qu’il engage contre ses adversaires avant le rendez prévu pour les élections législatives et municipales prochaines.

Avec ces missions, les travaux du gouvernement risquent de s’arrêter au détriment des usagers, alors qu’il était plus judicieux et beaucoup moins voyant d’envoyer quelques uns de nombreux autres cadres désœuvrés du parti à la conquête des populations. Mais, la raison de cet engagement ministériel est la volonté de démontrer l’allégeance au Président et prouver une présence supposée ou réelle au centre de la décision politique locale.

Ainsi à Nouakchott, cinq ministres en l’occurrence ceux de l’enseignement fondamental (Hamed Hamoudy), de l’habitat (Ismaël Ould Bedda), de l’enseignement secondaire (Oumar Ould Maatala), des affaires sociales (Moulaty Mint Mokhtar), de la formation professionnelle (Mohamed Ould Khouna) iront au charbon. Le ministre des finances Thiam Diombar reste à Dakhlet Nouadhibou, là, où les finances sont importantes grâce à l’ancrage de ses services et le lien de la quasi-totalité des hommes d’affaires investisseurs dans cette wilaya. Le ministre du développement rural, Brahim Ould Mbarek ira au Gorgol, Cissé Mint Boyda va au Brakna à la place de l’Inspectrice Générale d’Etat, qui elle va au Trarza pour dissuader les perturbateurs afin qu’ils deviennent plus sages face à celle qui est chargée de lutter contre la gabegie. Le ministre du transport, Yahya Ould Hademine va au Tagant. Celui de la santé, Bâ Al Housseynou Hamady ira en Inchiri. Le Tiris Zemmour, fief de milliers de travailleurs accueillera la ministre de la fonction publique, Maty Mint Hamady. Visiblement, l’Etat est déterminé à utiliser les personnalités les plus influentes qui détiennent les cordons de l’argent, de l’emploi, de l’eau, de l’agriculture et qui connaissent les détails des dossiers sécuritaires sensibles de l’Etat. Une façon de jouer toutes les cartes de dissuasion avant les élections, malgré les réserves exprimées par les partenaires du parti Etat au cours du dialogue et les promesses faites de ne plus impliquer certains hauts fonctionnaires dans le duel politique. Avec cette campagne qui s’engage, une première clause du dialogue vient d’être piétinée. Quelle sera la suivante ?

Source  :  lecalame.info le 14/11/2011

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