Comme les quartiers bâtis plus tard, la Médina III dispose de tous les services de base, de nombre d’infrastructures essentielles pour son fonctionnement : commissariat, préfecture, tribunal départemental, maison de jeunes, jardins maraîchers… Mais la Médina III n’a pas d’eau. Ses légendaires robinets placés à chaque coin de rue, qui distribuaient pendant les années 60 de l’eau gratuitement, n’existent plus ; les robinets privés ne coulent plus.
Cette moughataa, avec ses cyber-cafés, ses centres de vente de disques et autres salles de jeux, dépend encore des âniers pour étancher sa soif ! La chaleur venant, les habitants de la cité savent qu’ils seront bientôt davantage à la merci des vendeurs d’eau ; ils savent qu’ils les » attendent au virage « pour procéder à leurs funestes augmentations de prix.
Selon les témoignages des anciens habitants de ce quartier, des adductions d’eau sont installées depuis belle lurette par les services de l’Etat mais les embranchements devant desservir les résidences de citoyens sont fermés.
Selon toujours ces vieux habitants, ce sont les services à charges de la gestion de l’eau dans la capitale qui sont à l’origine de l’interruption des conduites d’eau. Pourquoi ? En tout cas, si tel est le cas, il est à présent temps de réhabiliter ces conduits pour remettre à flot ce service vital au profit des habitants ?
La Médina III, comme tant d’autres quartiers de notre capitale, offre ce visage anachronique de surfer sur Internet en attendant le passage de la caravane pour boire ! Au milieu d’une capitale qui se veut résolument installée dans la modernité !
Comme cela ne suffisait pas, les services compétents, incapables d’assurer aux usagers les commodités élémentaires de la vie urbaine, s’avèrent aussi impuissants à réglementer une tarification précise à laquelle les âniers, prestataires de services, devraient se conformer pour rendre leur denrée accessible.
Ce qui fait que, délaissés partout, abandonnés par tous, les citoyens de ce quartier de référence n’ont plus qu’à se débrouiller. Mais quand il s’agit de faire payer des taxes communales, quand il s’agit d’essorer les habitants, là, les fonctionnaires ont les arguments qu’il faut ; ils ont les explications toutes faites. Ils ont surtout la coercition adaptée.
Quand il s’agit de soutirer l’argent aux autres dans les opérations de recouvrement de taxes, la compétence et la célérité ne font jamais défaut. Mais s’il faut la réinjecter pour la réalisation d’infrastructures sociales, il y a problème.
Amar FALL
Source : L’Authentique le 08/11/2011
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