La Mauritanie à l’orée de 4 millions d’habitants !

Depuis 2000 la population mauritanienne est estimée à plus de 2 millions d’habitants.Dix ans auparavant elle se situait autour de 1, 5 millions.

Les dernières élections présidentielles ont permis d’avoir une idée de la démographie à travers les résultats du scrutin où, en dépit du fort taux d’abstention au vote et de la non inscription des citoyens sur les listes électorales, le nombre d’inscrit à atteint près 1.239.892.En l’absence de statistiques démographiques fiables sur la courbe évolutive de la population mauritanienne, une augmentation considérable est notée ces dernières années dans toutes les grandes agglomérations urbaines. La capitale concentre plus de 700 mille habitants actuellement. Si on ajoute à ces chiffres les expatriés résidents dans le pays, les gens en transit, il y a fort à parier que Nouakchott est en passe d’atteindre un million d’âmes. Dans moins de 10 ans, la Mauritanie pourrait se retrouver avec une population de 5 millions d’habitants dont plus de 3 millions dans le pays et le reste à l’étranger. La situation sociale et économique du pays va connaître des changements profonds en termes de logement, de nourriture, d’éducation, de santé etc. les ressources nationales produites par les industries extractives et les richesses halieutiques principaux piliers de l’économie nationale sont en état d’épuisement très avancée en raison de l’exploitation abusive et de la mauvaise gestion. Les conditions de vie des populations seront de plus en plus catastrophiques et le chômage va frapper très fort dans le rang des jeunes diplômés. Déjà avec une population de moins de 3 millions d’habitants la Mauritanie est classée en tête des pays les plus pauvres du monde et tout récemment des statistiques de l’UNESCO révèlent un taux de prévalence élevé de l’analphabétisme. Le niveau de l’enseignement n’est guère meilleur malgré une réforme éducative engagée depuis 1999 et qui a atteint son point d’achèvement dans le cycle secondaire. Les résultats découlant des évaluations durant les examens nationaux sont en déça des attentes. Pour sa part, la politique agricole a montré ses limites dans les zones de production notamment du riz où les objectifs de l’autosuffisance alimentaire se sont soldés par un déficit chronique, et un endettement des agriculteurs. Le secteur de l’élevage est confronté aux mêmes crises récurrentes qui affectent les régions agro-pastorales .Cette année la sécheresse s’annonce rude pour les hommes et les bêtes. Tous ses facteurs conjugués avec une conjoncture socio- politique très précaire augure de mauvais horizons pour un pays qui a du mal à se remettre de ses changements anti-constitutionnels. Ce tableau des moins reluisants suffit pour alerter les décideurs sur le présent peu rassurant mais aussi et surtout sur un avenir proche hypothétique. Faudrait –il être pessimiste pour craindre une situation vécue par certains pays africains confrontés à des tragédies humanitaires causées par la sécheresse et la faim. La Mauritanie à l’orée de 4 millions d’habitants ce n’est plus qu’une question de quelques courtes années. En attendant nos besoins dépassent exagérément nos prévisions…

Cheikh Tidiane Dia

Source  :  Le Rénovateur le 03/11/2011

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