Blague à part… «Etrange destin du ‘’terroriste’’ sénégalais»

accussNé le 12 janvier 1981 à Dakar, Bassirou Sidibé, enseignant de profession, est venu à Nouakchott pendant les vacances scolaires de 2005.Après des années passées dans la capitale mauritanienne à «enseigner», il a été arrêté, le jeudi 2 décembre 2010, après 14 heures, au sortir des classes par, semble-t-il, des deux militaires en civil.

«Je (Bassirou Sidibé) suis un enseignant de bonne réputation à Nouakchott. Bon nombre des inspecteurs de cette ville peuvent le témoigner», n’a ainsi cessé le ressortissant sénégalais de clamer son innocence à la barre de la cour criminelle de la capitale mauritanienne, mais en vain.

Parce qu’il a été condamné à 3 ans de prison ferme pour cause de «tentative de recrutement d’éléments terroristes pour le compte d’AQMI». En fait, Bassirou a commencé à enseigner à l’ouverture de l’année scolaire de 2005-2006 dans les écoles privées à Dar Naïm. Et tout au long de l’année, il s’est fait un nom pour dire d’une bonne réputation de bon enseignant auprès de sa direction et des parents d’élèves. De bouche à oreille, le vent du désert a soufflé le nom du natif de Dakar à l’inspecteur pédagogique d’un grand groupe scolaire privé (que nous préférons taire le nom pour cause de mauvaise publicité). En effet, Bassirou Sidibé a été soumis à un test d’évaluation de niveau avant être enrôlé dans l’effectif du corps enseignant de cette école. Un test qu’il avait d’ailleurs passé avec brio. Et l’instituteur ressortissant sénégalais a commencé à enseigner les élèves des CP (Cours préparatoires) dès l’ouverture officielle des classes jusqu’à la date de son arrestation. Pour être plus près de cet établissement, Bassirou a quitté le quartier populaire de Dar Naïm pour prendre un appartement dans le quartier résidentiel de Tevragh-Zeina. A en croire nos interlocuteurs, l’enseignant ressortissant sénégalais donnait également des cours d’informations aux particuliers et dans certains instituts de la place pour arrondir les difficiles fins de mois.

Arrestation du «présumé» terroriste

Durant quelques années, Bassirou Sidibé a enseigné les élèves de CP dans ledit groupe scolaire privé jusqu’à son arrestation, le jeudi 2 décembre 2010. En fait, le directeur général de cet établissement avait convié son personnel enseignant le vendredi 3 décembre 2010 à une réunion tripartite : la Direction générale, le corps enseignant et les parents d’élèves. En effet, tout le corps enseignant était présent à cette réunion d’informations et d’échanges avec les parents d’élèves sauf l’instituteur natif de la capitale sénégalaise. Car, il a été arrêté le jeudi 2 décembre au sortir des cours par deux militaires en civil et placé dans un lieu tenu secret durant une semaine pour les besoins de l’enquête à son sujet. Ses collègues enseignants, n’étant courant de rien, avaient d’abord laissé entendre que Bassirou est porté disparu puis ils avaient ainsi passé au peigne fin tous les commissariats de la capitale mauritanienne pour le retrouver, mais en vain. Et les uns et les autres seront mis au parfum des raisons d’arrestation de Bassirou Sidibé par une source sécuritaire. Des jours, des semaines et des mois après, sa jeune femme a espéré une libération rapide de son époux, en vain. Au début du mois de janvier, elle n’en pouvait plus d’entendre pour cause, elle a fait sa valise et celle de son petit garçon pour regagner son Sénégal natal en pleurs. Et depuis le lundi dernier, elle a été informée de la condamnation de son mari à trois ans de prison ferme. «Quel étrange destin pour Bassirou!», elle aurait laissé entendre avant de sangloter.

Camara Mamady

 Source: le rénovateur quotidien

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