Rapport du NDI : Les conditions de scrutins crédibles encore loin des normes !

Pour satisfaire aux conditions posées par les partis de l’opposition, en vue de toute participation au dialogue national en cours, aux contours toujours ambigus et incertains, les autorités supérieures du pays avaient décidé de reporter, à deux reprises, les délais des élections législatives et municipales.

Aujourd’hui, un rapport établi par l’Ong américaine NDI vient conforter les appréhensions de l’opposition sur le caractère frauduleux et non neutre des scrutins électoraux envisagés dans le pays.

Le ministère de l’intérieur, département de tutelle chargé de l’organisation de telles échéances serait selon cet organisme techniquement incapable d’assurer leur crédibilité. En juillet 2011, la représentation locale basée à Nouakchott de l’Institut National Démocratique (NDI), avait organisé une mission d’évaluation pré-électorale en Mauritanie, quelques semaines avant l’organisation des élections municipales et législatives initialement prévues en octobre 2011, reportées plus tard au mois de mars 2012. À travers une série de discussions avec des leaders des partis politiques, des parlementaires, des activistes de la société civile, des membres de la communauté diplomatique, et d’autres citoyens Mauritaniens, les quatre experts qui ont participé à la mission ont pris la mesure du climat pré-électoral. Leur appréciation de la situation, ainsi que des recommandations pour répondre à des lacunes qu’ils ont notées dans le processus électoral ont été libellées dans le rapport du NDI. Du 24 au 27 juillet dernier, l’Institut avait organisé une mission d’évaluation pré-électorale afin d’observer les préparatifs des élections du 16 octobre. Une délégation composée de grandes personnalités, disposant de riches expériences dans ce domaine Jacques Veilleux, actuel directeur résident du NDI pour la Mauritanie avait alors rencontré dans le cadre de cette mission des chefs de partis politiques, des membres du parlement, des activistes de la société civile, des représentants de la communauté internationale, des journalistes et des Mauritaniens intéressés par le processus électoral. L’objectif était d’exprimer le soutien de la communauté internationale pour renforcer en permanence les processus démocratiques en Mauritanie, d’évaluer l’environnement politique en cours d’évolution, autour des prochaines élections, ainsi que l’avancée des préparatifs électoraux. Il s’agissait aussi d’effectuer des observations et des recommandations précises et impartiales. Selon cette évaluation, si ces échéances électorales offrent une grande opportunité de renforcer les institutions politiques fragiles du pays, il n’en demeure pas moins qu’elles souffrent du manque de confiance de la part des activistes politiques locaux dans le processus, surtout du fait que le Ministère de l’intérieur et de la décentralisation (MID) est techniquement incapable de se préparer aux scrutins législatifs et municipaux ainsi qu’à assurer l’indépendance nécessaire pour garantir un processus digne de confiance et juste. Et ce d’autant plus que le gouvernement a dissous la Ceni, laissant le MDI seul responsable de la gestion des élections. « Étant donné que le MDI est responsable aussi bien de la mise en oeuvre du recensement que de la mise à jour du registre électoral, un processus de recensement perçu comme vicié pourrait au final ébranler la crédibilité des listes électorales » indique le rapport de l’institut, lequel relève beaucoup d’autres anomalies ôtant toute crédibilité à l’organisation de scrutins transparents dans le pays, si des mécanismes sûrs, jouissant d’un consensus général ne sont pas mis en place. Parmi les plus importantes recommandations faites par le NDI pour parer à cette situation, on cite entre autres la nécessité pour les autorités en charge des élections de manifester leur engagement en faveur de l’impartialité vis-à-vis des candidats, la mise en place d’une Ceni indépendante et acceptée de tous, l’amélioration de l’ensemble de l’environnement électoral et le renforcement de la confiance du public dans les processus et les institutions politiques. L’Institut estime que le gouvernement doit utiliser le dialogue comme opportunité d’engager une discussion avec un groupe représentatif de chefs politiques et civiques sur une structure et un calendrier électoral acceptables, soulignant enfin les grands intérêts que présentent les observations électorales intérieure et internationale.

Md Ould Md Lemine

Source  :  Le Rénovateur le 06/10/2011

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