Boijdjel Ould Homoid :

« …Le dialogue devient, non plus une nécessité, mais un devoir national d’extrême urgence ».

Dans un discours prononcé, samedi, après-midi, au nom des partis de l’opposition politique participant au dialogue, le président du parti El Wiam, Boidjel Ould Homoid a souligné l’urgence du dialogue dans la situation actuelle du pays

.Il a également expliqué que face à cette situation, le pouvoir et l’opposition ne doivent pas continuer à se regarder comme des chiens de faïence.
Voici dans son intégralité, le discours d’Ould Homoid :

Je m’adresse à vous aujourd’hui, porté par l’espoir que ce moment sera historique et marquera un tournant dans la vie politique mauritanienne et dans la manière de traiter les grandes questions d’intérêt national.
N’est-ce pas la première fois que des forces politiques au Pouvoir et d’autres dans l’Opposition se réunissent autour d’une même table de négociations pour poser les questions fondamentales qui concernent la Nation et les citoyens et leur rechercher des solutions appropriées, en vue de consolider le développement du pays, de sauvegarder son unité et sa dignité, de préserver son avenir et d’alléger les préoccupations et souffrances des citoyens ?
Mesdames, Messieurs
Nous sommes, à la Coordination de l’opposition démocratique, les premiers à avoir appelé à un dialogue entre toutes les composantes de la scène politique nationale, car nous y voyons la seule voie pour sortir le pays de l’impasse politique qu’il vit depuis le coup d’Etat du 06 août 2008 et les élections présidentielles qui l’ont suivi, et faire face à la gravité des risques qui le menacent si la situation reste telle qu’elle est, aussi aigue et aussi tendue ; nous avons appelé à un dialogue national, parce que nous voyons notre rôle dans une opposition responsable, qui croit à la démocratie et à l’alternance au pouvoir par les voies pacifiques.

Mesdames, Messieurs
Quelle pourrait être l’alternative à un tel dialogue ? Que les différents acteurs politiques restent figés sur leurs positions, se regardant en chiens de faïence, au risque de conduire le pays vers le chaos, la violence et la logique de la confrontation ? Nous ne pensons pas que ce serait une attitude de sagesse, surtout que l’expérience qui se déroule, sous nos yeux, dans certains pays arabes n’est pas pour nous encourager dans cette voie, eu égard à la faiblesse organique de notre pays, à la fragilité de son tissu social, à sa diversité démographique et à son peu d’expérience civique.
Mesdames, Messieurs
La présence de plusieurs partis, politiquement divergents, autour d’une même table de négociation, ne signifie pas nécessairement, de notre point de vue, l’abandon par l’un ou l’autre de sa vision stratégique ou de ses positions de principe ; elle est plutôt l’expression de leur attachement commun aux intérêts supérieurs de la Nation et de leur engagement à les défendre face à toute menace potentielle. Notre appréciation à nous est que le pays se trouve face au terrorisme et à d’autres menaces réelles qui pèsent sur son existence, son unité, son avenir et le vécu quotidien de ses citoyens, au point que nous sommes tous appelés à assumer notre responsabilité pour éviter le pire.
Mesdames, Messieurs
Devant une telle situation, le dialogue devient, non plus une nécessité, mais un devoir national d’extrême urgence. Il n’est pas utile de revenir sur les différentes péripéties par lesquelles sont passés, ces derniers mois, les discussions et échanges au sujet de ce dialogue, mais les citoyens mauritaniens qui endurent l’épreuve de leur quotidien, aggravée par le chômage et la cherté de la vie, attendent de la classe politique, qu’elle soit de la Majorité ou de l’Opposition, beaucoup plus que des palabres stériles ; leurs préoccupations s’orientent vers la recherche de conditions de vie décentes, dans un climat d’unité, de fraternité, d’égalité, de liberté et de sécurité.
Mesdames, Messieurs
Les partis d’Opposition participant à ce dialogue s’attendent à ce que l’attitude positive, adoptée par le Président de la République et la majorité qui gouverne, durant la phase préliminaire, se poursuivra et se renforcera dans l’étape suivante, plus délicate, des négociations sur les thèmes objet de la feuille de route consensuelle, à commencer par l’ouverture des médias publics à l’Opposition, conformément à la formule convenue avec la Haute autorité de la presse et de l’audiovisuel (HAPA), en passant par le report des échéances électorales futures et leur tenue selon un calendrier consensuel qui prend en compte les délais nécessaires et les dispositions pratiques garantissant l’organisation des scrutins dans des conditions régulières, consensuelles et transparentes.
Mesdames, Messieurs
Nous lançons un appel à tous les acteurs politiques pour qu’ils se joignent au dialogue dans l’intérêt de la Nation, et nous espérons que le processus que nous engageons aujourd’hui sera suffisamment probant, dans son esprit et son contenu, pour les convaincre de son utilité et les inciter à le rejoindre rapidement.
Mesdames, Messieurs
Si nos intentions, les uns et les autres, sont sincères et si nous plaçons l’intérêt de la Mauritanie au-dessus de toutes autres considérations, le dialogue envisagé sera à la hauteur de nos espérances et nous réussirons à dépasser l’impasse politique que vit le pays, de même que la détérioration des conditions socio-économiques qui caractérise la situation actuelle. Aussi et surtout, nous aurons inauguré une nouvelle forme de pratique démocratique qui met notre pays à l’abri de dérives lourdes de conséquences.
Qu’Allah nous guide dans l’intérêt supérieur de notre Nation.

Je vous remercie

Source  :  ANI le 18/09/2011

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