Les responsables des structures de base, les militants, sympathisants de l’UPR au pouvoir, ont accouru, dans la capitale départementale, pour écouter leurs cadres. L’objectif de ce contact, entre la base et le sommet, était d’annoncer la fin des divergences, intervenues entre certains barons du parti, depuis la dernière présidentielle, et accentuées, lors des dernières élections partielles de la mairie de M’Bagne, en décembre 2009.
Après moult tentatives et face à des échéances électorales importantissimes, les parties en conflit ont décidé d’enterrer la hache de guerre. Deux réunions ont été tenues, coup sur coup, à Nouakchott, chez Diop Yaya, ancien maire de M’Bagne et, selon les rumeurs, potentiel candidat à la candidature, pour la députation de la circonscription. Les cadres et militants avaient, tous, estimé qu’il y a beaucoup plus de liens qui les unissent que ceux qui les divisent. Diop Mamadou Ousmane a indiqué, au cours de son intervention, que les liens de parenté, de voisinage, de cousinage, d’amitié et, aujourd’hui, de parti commandent, aux uns et autres, de s’entendre et de travailler de concert, pour faire gagner l’UPR.
Au cours du meeting de M’Bagne, en présence de plusieurs cadres du parti, dont Bâ Bocar Soulé, membre du conseil national, les orateurs ont expliqué, à la base, que, désormais, la page était tournée, que les différentes querelles de chapelles s’étaient tues et que, pour cette raison, le parti repartait sur de nouvelles bases, consolidées. Les cadres de Nouakchott ont précisé que les décisions et les choix seraient pris, à l’avenir, à travers les instances du parti dont la discipline, sera, par conséquent, toujours prioritaire.
Les responsables des structures locales de l’UPR et les militants ont accueilli, avec joie, la bonne parole, sans, pour autant, verser dans l’euphorie. Certains n’hésitaient pas à se demander s’il ne s’agissait pas, là, d’une «réconciliation de façade», pour reculer les déchirements que ne manquera pas de vivre le parti, lors de la désignation des futures candidats, aux élections municipales et législatives prochaines. Un haut cadre du parti, redoute, de fait, que, même si les uns et les autres se sont engagés à soutenir les candidats que leur parti investira, certains cadres et militants ne respectent pas leurs engagements. D’ores et déjà, pas moins de deux candidats à la candidature se sont signalés, pour la députation. Idem pour la mairie de M’Bagne. Mais il faut signaler, a contrario, que cette réconciliation, qui ne concernait que certains cadres de M’Bagne et de Bagodine, s’est élargie au groupe de Bâ Yéro Sidi dit Bellou, de Niabina, dont les représentants ont assisté au meeting.
En marge du thème central, les cadres de Nouakchott ont profité de l’occasion pour sensibiliser les populations sur les prochaines échéances électorales. Des élections qui risquent fort, avec le nouvel mode de désignation du maire, de réveiller les vieux démons.
Un bœuf immolé
A l’occasion de la rencontre de M’Bagne, Bâ Mamadou Abdoul, alias petit Bâ, ancien cadre d’Air Mauritanie, a offert un bœuf, pour la restauration des cadres et militants de l’UPR, venus de tous les coins du département. Un geste qui illustre l’adage du grand guitariste, feu Samba Loboudou Bâ: «si un peulh te donne un bœuf, il n’a pas failli à sa tradition». Ce natif de Diawaldi a été bien ovationné par l’assistance, à l’occasion du meeting.
Problème d’organisation
Selon diverses sources concordantes, l’organisation a quelque peu péché, au niveau de la sensibilisation des habitants de M’Bagne-ville mais, aussi et surtout, à celui de la restauration des hôtes. Le repas a accusé du retard, alors que la commission de Nouakchott avait mobilisé plus de 600.000 UM, pour le transport et la restauration, et bénéficiait du don sus-décrit. Certains villages se sont même plaints de la centralisation de la gestion des fonds en question. Désormais, il faudrait, estime un cadre, élargir et impliquer toutes les sous-sections et sections du département, à la gestion des manifestations du parti.
Absence remarquée du sénateur
Le meeting de M’Bagne a été marquée par l’absence du sénateur UPR du département, Diop Abdoulaye. L’ancien colonel, qui fut, selon ses proches, un des artisans de la réconciliation des tendances du département, n’a pas effectué le déplacement à sa ville natale. Selon l’un de ses intimes, le sénateur serait, farouchement, opposé à des manifestations d’ordre folklorique que certains acteurs politiques cherchent à «capitaliser à leur propre compte». Selon cette même source, le plus difficile a été réalisé, c’est dire la réconciliation, et l’ex-colonel ne voyait pas l’urgence d’effectuer ce déplacement, dans la mesure où les élections ont été reportées.
Hampaté Bâ, candidat à la candidature
Le jeune Hampaté Bâ, cadre à l’Institut de Recherche et de Santé Publique (IRSP), a décidé de se lancer à la conquête de la mairie de M’Bagne. Ce fils du grand érudit Bâ Oumar a profité de sa rencontre avec les structures locales, lors du meeting, pour dévoiler sa décision. Très proche de Bâ Bocar Soulé, Hampaté est connu pour son dynamisme et son activisme politique, à M’Bagne. Il tissait, depuis quelque temps, des liens d’amitié et d’alliances politiques, un peu partout dans les communes du département. Outre sa participation aux différentes campagnes de l’UPR, ce jeune de Dabbé a fait ses premières armes, lors des dernières partielles de M’Bagne, en parrainant une liste indépendante dont est issu l’actuel premier adjoint au maire de M’Bagne. Avec le nom qu’il porte, saura-t-il se faufiler et éviter les pièges politiques, comme Wagrin, le personnage illustre du roman écrit par son homonyme, Amadou Hampaté Bâ? L’avenir nous le dira. Rappelons que la mairie de M’Bagne est dirigée, depuis décembre 2009, par l’UPR Sy Abdoulaye, dit Sada Bamaby, de Dawalel.
DL
Source : lecalame.info le 13/09/2011
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