Ahmed Ould Sidi Baba, leader de l’opposition: « C’est Bourgi qui a orchestré le putsch de 2008 »

Lors de leur conférence de presse tenue mardi 13 septembre au siège du président en exercice de la coordination de l’opposition démocratique (COD), Mahfoud Ould Bettah, dix partis de l’opposition ont saisi l’occasion pour réagir aux récentes «révélations» controversées de Me Robert Bourgi.

 

 

«Révélations» «justes» selon Mamadou Koulibaly, président de l’Assemblée nationale de Côte-d’Ivoire, et Laurent de Saint-Afrique, ancien conseiller du président du Front national français. « Mensonges » entend-on côté sénégalais, congolais, et gabonais. Lorsqu’un journaliste de Noorinfo interpelle les leaders de l’opposition sur la question, la majeure partie de l’assemblée semble peu au fait de cette affaire. Peut-être «parce que les déclarations de Bourgi sont récentes et ne datent que de de deux ou trois jours», selon le président de la Coordination de l’Opposition démocratique, Me Mahfoudh Ould Bettah.
Effectivement, dit Me Bettah, Robert Bourgi a rendu visite plusieurs fois à la Mauritanie pendant la crise politique de 2008 et 2009. Il a assisté, poursuit-il, «à un grand nombre d’événements politiques ici». Et «je me demande si Bourgui n’a pas procédé, lors de ces visites, aux pratiques qu’il a reconnu avoir faites avec d’autres chefs d’États africains».

Bourgui et le putsch de 2008

Ahmed Ould Sidi Baba, président de l’ex-RDU, qui a représenté, lors de la crise politique de 2008-2009, plusieurs fois le Front national pour la défense de la Démocratique (FNDD) dans des discussions entamées avec des responsables français dont des conseillers du président Sarkozy. Ould Sidi Baba a fait un bref historique de la Françafrique, en la qualifiant de «type de réseau liant des mercenaires français et quelques chefs d’États africains».
Pour Ould Sidi Baba, ces pratiques sont honteuses aussi bien pour Bourgui lui-même, pour les dirigeants qui les ont commises, que pour les responsables français. Ajoutant que Bourgi a recouru à ces déclarations après avoir constaté que «les portes de subsistances lui étaient fermées».

«La nomination d’Alain Jupé au Quai d’Orsay et l’affectation du Secrétaire général de l’Élysée, Claude Guillon, a asséché les veines de la Françafrique» a-t-il expliqué. Ajoutant que le FNDD n’a cessé de déplorer l’arrivée à Nouakchott de Me Bourgui, durant la période de crise particulièrement entre 2008 et 2009. «Le but de la visite de Bourgi en Mauritanie était connu de tous». Et «c’est lui qui a orchestré le coup d’état de 2008 en Mauritanie». Ould Sidi Baba s’est dit surpris d’avoir entendu les médias parler de cette histoire, sans qu’on ne parle curieusement «de son rôle et du rôle que le réseau de la Françafrique a joué dans le coup d’état qui a eu lieu à l’époque en Mauritanie».

«Nous avons remarqué», a déclaré Ould Sidi Baba «à travers les contradictions qui ont caractérisé les interventions du président français, que la France était tombé dans un piège que la Françafrique lui a étalé». Ajoutant que «le président Sarkozy, qui était au début très exigeant sur le retour de la légitimité constitutionnelle dans le pays, a spectaculairement changé d’avis en disant que le cas de la Mauritanie était un cas particulier». Concluant que «Robert Bourgi s’est constitué comme médiateur entre les initiateurs du coup d’état de Nouakchott et les réseaux de Françafrique à Paris pour qu’il y ait lieu ce qui a eu lieu».

Mechri Ould Rabbany

Source  :  Noor Info le 14/09/2011

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com

Quitter la version mobile