Régulation de la circulation à Nouakchott : Le GGSR y arrivera-t-il ?

Il y a quelques semaines, en juillet plus précisément, des éléments du groupement général de sécurité routière (GGSR) s’étaient déployés aux principaux carrefours de la capitale.

 

 

 

Et comme par enchantement la circulation était devenue fluide. La circulation au Centre ville qui était généralement un calvaire pour les automobilistes était devenu subitement normale.

La cause de cette embellie, les éléments du groupement général de sécurité routière (GGSR) prenait possession, dans le cadre de leur formation, des principales artères de la capitale pour remplacer au pied levé, le CSVP (le Commissariat Spécial de la voie publique) auquel était jusqu’ici assigné la tache de réguler la circulation routière urbaine. Pourtant, les agents du GGSR affectés à cette tâche avaient des gestes et des attitudes encore hésitants. Ils étaient mal habillés, mal équipés et manquaient singulièrement d’autorité mais ils compensaient cela par un entregent et une politesse qui laissaient peu de place à l’incivilité caractéristique des nouakchottois. Avec des chauffards qui ont très souvent eu leur permis de conduire par procuration, et un parc automobile désuet et qui très souvent ne réponds à aucune norme technique, en plus des animaux errants et les charretiers peu disciplinés, la circulation de Nouakchott est sans doute l’une des plus difficiles à régler ou à normaliser.
Pourtant ces dernières années des efforts réels ont été entrepris par les autorités dans ce sens. Il en est ainsi de l’élargissement des artères principales, de la multiplication des route bitumées des la systématisation de la signalisation horizontale et verticale et de la mise en services des feux de signalisation aux principaux carrefours de l’agglomération.
Mais Nouakchott a trop vite grandi, le nombre de véhicule par tête d’habitant y est l’un des plus élevé de la sous région. On a l’impression que chaque nouakchottois se déplace dans sa voiture, encouragé en cela par l’absence d’un transport en commun efficace. Ajoutez à cela le penchant naturel des mauritaniens pour l’anarchie et vous aurez : des stationnements abusifs, des occupations illégales de la chaussée, des mendiants estropié ou en chaises roulantes slalomant entre les véhicules, des charrettes, et pour couronner le tout, une impunité totale.
C’est dans ce cocktail explosif que la GGSR essaiera de mettre un ordre même précaire.
Cependant rien qu’avec l’apparition des ces agents, le lendemain un automobiliste se gaussait sur internet en écrivant : « permettez-moi de partager avec vous l’agréable joie de circuler à Nouakchott depuis hier et ce grâce au GGSR dont les éléments déployés hier pour la première fois font leur apprentissage de la circulation chaotique en raison principalement du manque de discipline des conducteurs mauritaniens qui ne respectent rien ni personne. » Un autre s’exclamait : « Bravo pour ces jeunes garçons qu’il convient d’encourager et de féliciter. Essayons de positiver et cessons de voir les choses sous un angle autre que le progrès et le développement dont nous avons tant besoin, et dont les Pouvoirs Publics doivent réaliser au profit de nos populations. Merci à tous et aux éléments du GGSR.
Il était agréable de circuler ce matin dans notre jeune capitale. A part le zèle du début, ces jeunes étaient très dynamiques et à cœur dans leur élément. »
Mais il y a lieu de s’inquiéter de l’avenir de ce corps qui n’existe nulle part ailleurs. La circulation rien que la circulation pourrait-elle être une occupation entière d’un corps armé. Qu’en sera-t- il du constat et de la verbalisation par un agent dont le statut juridique n’est pas clair ? Qui fera le contrôle des pièces et celui de sécurité sur les routes inter urbaines ?
Quels seront leurs rapports avec les gendarmes et les policiers auxquels ils piquent une partie de leur job ? Autant de question et d’autres auxquelles aucune réponse n’a encore été apportées et qui montrent que la création de ce corps n’a peut être pas été suffisamment mûri.

BC

Source  :  Le Quotidien de Nouakchott le 04/09/2011

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