Quoiqu’on en dise, le pouvoir n’avait pas d’autre choix, au regard de l’absence des conditions minimales pouvant garantir la tenue d’élections transparentes, libres et crédibles.
Plusieurs raisons expliquent cette évidence. Citons-en :
1. L’absence d’une liste électorale consensuelle, celle de 2009 étant remise en cause par de nombreux acteurs politiques qui ont introduit un recours en justice au lendemain de la présidentielle de 2009.
2. L’absence totale d’un état-civil fiable, pourtant à la base de tout scrutin crédible et transparent.
3. Les citoyens mauritaniens ne disposent plus de pièces d’identité nationales, les anciennes ayant largement dépassé leur période de validité ; du coup, le renouvellement se vide de tout son sens. D’autant que les jeunes qui sont désormais en âge de voter n’ont aucune possibilité d’exercer leur droit civique, ne disposant pas eux non plus de pièces d’identité.
4. Toutes les élections qui se sont déroulées dans notre pays, depuis 2005, ont été supervisées par un organe indépendant (CENI), dont la compétence et l’intégrité renforçaient la confiance de l’ensemble des acteurs politiques, toutes obédiences confondues.
5. Il y avait pourtant une concertation en cours entre les différents acteurs politiques afin de corriger le dysfonctionnement, d’améliorer le système et d’aboutir à un minimum de consensus. Et c’est là que se situe la responsabilité entière et exclusive du gouvernement en place qui, pour ce faire, n’a pas voulu ou n’a pu réunir les conditions minimales requises.
L’UFP estime que si ce report devait conduire à créer les conditions optimales pour la tenue d’élections transparentes au terme d’un dialogue sérieux et d’un consensus sur les questions essentielles, il serait alors utile, le jeu en vaudrait la chandelle.
Si par contre il ne s’agit pour le pouvoir que d’une nouvelle façon de gagner du temps et de divertir par d’autres astuces, une telle démarche n’aboutirait alors qu’à une nouvelle paralysie du processus électoral et des institutions démocratiques, consacrant ainsi l’unilatéralisme dont l’inefficacité et les menaces qu’il fait peser sur la stabilité du pays ne seront que plus évidentes.
L’UFP saisit cette occasion pour réaffirmer son attachement indéfectible au dialogue comme moyen de résoudre les problèmes, quelle que soit leur complexité.
Cependant, le dialogue, dans notre entendement, n’est viable que s’il se fonde sur un minimum de garanties telles qu’énoncées dans la feuille de route adoptée, à l’unanimité, par les membres de la Coordination de l’Opposition Démocratique.
Nouakchott le, 28/08/2011
Département Communication
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