Noyade à Marseille : les quatre maîtres-nageurs relâchés

marseillenoyade-379975-jpg_249077« L’enquête se poursuit et va être longue pour déterminer les responsabilités », a indiqué une source proche de l’enquête.

Les quatre maîtres-nageurs en poste à la piscine municipale de la Pointe Rouge à Marseille, où une fillette s’est noyée jeudi, sont sortis de garde à vue sans charge samedi, a-t-on appris de source proche de l’enquête, alors que les parents de l’enfant ont porté plainte. Les quatre maîtres-nageurs sauveteurs (MNS), deux garçons et deux filles âgés de 19 à 20 ans, avaient été convoqués et placés en garde à vue samedi matin à la brigade criminelle de la Sûreté départementale. « L’enquête se poursuit et va être longue pour déterminer les responsabilités », a indiqué une source proche de l’enquête, précisant qu’aucun d’eux n’avait souhaité l’assistance d’un avocat.

Jeudi, alors que la piscine du quartier de la Pointe Rouge, dans le 8e arrondissement de la ville, s’apprêtait à fermer peu après 18 heures, la fillette de nationalité franco-mauritanienne aurait échappé à la surveillance de sa mère qui venait de lui enlever ses brassards. « Le temps d’aller prendre des affaires aux vestiaires, elle l’a perdue des yeux quelques minutes » et la petite fille est tombée dans le grand bassin, avait raconté vendredi José Allegrini, adjoint au maire chargé de la sécurité. Quand les maîtres-nageurs s’en sont aperçus, ils ont plongé pour la sortir de l’eau et lui prodiguer les premiers secours, bientôt secondés par les pompiers, rapidement arrivés sur les lieux.

La victime tout d’abord ranimée

Ils sont parvenus à ranimer la victime en arrêt respiratoire, avant de la transporter au centre hospitalier de la Timone, où elle est morte dans la nuit de jeudi à vendredi. Le procureur de la République à Marseille, Jacques Dallest, a précisé que le père de la fillette, un médecin mauritanien, et sa femme avaient déposé plainte samedi matin pour « homicide involontaire », après avoir été entendus par les enquêteurs. « On a du mal à cerner ce qu’il s’est passé: la fillette a-t-elle glissé ? A-t-elle été bousculée ou poussée ? Je la vois mal aller d’elle-même dans le grand bassin alors qu’elle n’avait plus ses brassards », a affirmé Jacques Dallest.

Pour le procureur, qui refuse d’évoquer « la fatalité », « il y a manifestement eu faute, défaut de surveillance, mais à qui est-ce imputable ? ». « Les quatre jeunes, des Marseillais titulaires du diplôme de MNS et engagés comme saisonniers à la piscine, sont catastrophés car ils pensaient avoir sauvé l’enfant », a dit de son côté Patrick Rué, secrétaire régional FO des agents territoriaux, le syndicat majoritaire chez les employés de la ville. Selon lui, au moment où la fillette a été transportée à la Timone, les MNS étaient « contents et fiers » car l’enfant « avait vomi » après leurs gestes pour la ranimer, et le médecin des pompiers venait de les « féliciter » pour ce qu’ils considéraient alors comme « le premier sauvetage de leur vie ».

« Quand ils ont appris le décès, ils ont été très choqués, comme l’a été l’ensemble des agents de la piscine », a dit Patrick Rué. Sur instruction du parquet, la piscine a été fermée et le personnel de l’établissement a été entendu vendredi soir par les enquêteurs, afin de savoir notamment si l’établissement respectait les textes sanitaires et municipaux.

Source: AFP via Le Point

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