Un peu plus tôt, le parquet général avait requis des peine de deux ans de prison ferme à l’encontre de 8 d’entre eux, et de trois ans de prison ferme avec amende pour le neuvième, au motif d’accusation de trouble à l’ordre publique et de rébellion. Par contre, le collectif de la défense des prévenus a demandé leur libération immédiate, jugeant qu’ils n’ont commis aucun crime mais ont contribué plutôt à l’application de la loi par leur dénonciation d’un cas d’esclavage qui doit être sanctionné. C’est une action qui doit être encouragée, selon la défense, parce qu’elle s’inscrit dans le droit file des textes qui stipulent que quiconque ne dénonce pas de telles pratiques peut être taxé de complicité. La plaidoirie des avocats de la défense qui seraient plus d’une vingtaine a duré plus de 7 heures d’horloge. A la fin du procès, le dossier a été mis en délibéré pour absence de motifs apparents. Ce qui, pour la défense, constitue un aveu de taille que les 9 militants de l’IRA-Mauritanie sont des détenus d’opinion. « La plupart des plaidoiries sont allées dans ce sens. Ces militants ont agi de manière pacifique. Nous estimons que le gouvernement doit prendre ses responsabilités dans la situation que nous vivons actuellement. Il doit trouver une solution d’urgence par rapport à la question de l’esclavage », a affirmé l’un des avocats de la défense, Me Bilal Ould Dick. Selon lui, le dossier des neufs militants de l’IRA-Mauritanie serait vide, ajoutant que le parquet général n’aurait pas apporté des preuves tangibles qui confirmeraient qu’ils ont attaqué les forces de l’ordre. Suffisant pour lui de demander l’acquittement pur et simple des neufs militants de l’IRA-Mauritanie. Revenant sur les chefs d’accusation afférente à l’attroupement et à la rébellion, Me Bilal Ould Dick a affirmé qu’il s’agirait d’ »infractions contradictoires ». « On a dû mal à les retrouver dans une même affaire. Ce sont des infractions en désuétude qui ont été héritées des régimes d’exception. Elle ne répondent plus aux aspirations actuelles de liberté et de démocratie », a-t-il expliqué. « Cette question d’esclavage est une question nationale qui doit être traitée dans un cadre de concertation et de dialogue qui impliquerait toutes les parties concernées, a rappelé Me Bilal Ould Dig. Cette question qui persiste toujours doit être réglée le plus rapidement possible sinon elle va continuer à prendre de l’ampleur. » L’annonce du report du procès des neuf militants de l’IRA-Mauritanie a été accueillie avec beaucoup de baume au cœur par Birame Ould Dah Ould Abeid, président de l’IRA-Mauritanie. « Cela renforce notre position et celle du public qui a assisté au procès. C’est un dossier politique car aucune preuve n’a pu être amenée contre nos militants sauf qu’ils font partie de l’IRA-Mauritanie. La police politique a échoué », a réagi Birame Ould Dah Ould Abeid, président de l’IRA-Mauritanie, ajoutant que dorénavant son organisation va organiser des sit-in devant les commissariats de Police et les tribunaux de Nouakchott mais aussi devant les demeures des maîtres esclavagistes. Les neuf militants bénéficient d’un large élan de soutien à l’intérieur comme à l’étranger. Ce Mercredi 17 Août 2011à 14H, 5 militants de l’IRA (Brahim ould Aly, Hassan Lemine, Djaffar Cheikh, Mohamed ould Zahaf et BA EL HADJ ) ont occupé l’Ambassade de Mauritanie à Paris pour demander la libération de leurs 9 camarades detenus d’opinion depuis le 09 Août et dont le procès se tient actuellement à Nouakchott. Ils se sont introduit dans le bureau de l’Ambassadeur Cheiyakh ould Ely qui a accepté de les recevoir. Ils lui ont remis en main propre un tract demandant la libération de leurs camarades detenus. L’Ambassadeur a promis de transmettre leur demande aux autorités de Nouakchott tout en réaffirmant aux militants que le Président Aziz a tout à fait raison de dire dans son discours du 5 Août dernier que l’esclavage n’existe plus en Mauritanie. A 16H30, il y’avait un barrage de la police française qui a empêché aux autres militants de venir soutenir leurs camarades. Il y’avait aussi la présence sur les lieux du Président de IRA France, Mamadou SY.
Source : lecalame.info le 17/08/2011
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