La prestation radiotélévisée du président de la République continue à susciter des réactions. Pour certains, le face à face du président a été à la hauteur, pour d’autres, ce show médiatique n’a rien apporté de nouveau.
Réagissant à cette sortie tant attendue par le peuple et sa classe politique, Samory Ould Bey, secrétaire général de la confédération libre des travailleurs de Mauritanie (CLTM) a indiqué au Calame que le président de la république n’a pas répondu aux nombreuses attentes du peuple mauritanien, fortement secoué par une crise multiforme. « En tant que syndicaliste, porte voix des travailleurs, je dois avouer que le président m’a laissé sur ma faim.» En effet, explique Ould Bey, la situation économique, sociale et politique exigeait du président des pauvres des engagements forts pour décrisper la situation politique sur laquelle planent de gros nuages, des décisions à caractère social pour soulager les souffrances des maigres bourses, lourdement frappées par la flambée des prix.
Déroulant son argumentaire, le Sg de la CLTM, rappelle que le chômage galope, que certaines entreprises, qui ne sont pas en odeur de sainteté avec le pouvoir, sont menacées d’écroulement, pendant ce temps l’Etat s’évertue à mettre à genoux tout le tissu économique, par la création des sociétés d’Etat. Un paradoxe incompréhensible dans un Etat libéral censé favoriser l’épanouissement des initiatives privées susceptibles de créer des emplois. Un blocage qui perdure à cause de la mauvaise volonté des pouvoirs publics de faire aboutir le dialogue entre les partenaires sociaux, un débat enclenché depuis bientôt 6 mois mais, qui hélas fait du surplace parce que les deux parties n’arrivent pas à dépasser le premier point relatif au SMIG, sur les 13 points de la plate forme. Face au refus de gouvernement d’avancer, la CLTM risque fort de se retirer, sous peu, des négociations, car « nous ne sommes pas disposés à jouer des prolongations sans fin ».
Cette entreprise de sape a démarré avec l’arrestation des hommes d’affaires, quelque temps après le mouvement dit de la rectification de 2008 et le bradage continu de nos ressources halieutiques et minières. Et Ould Bey de citer le contrat léonin avec l’entreprise chinoise et la portion congrue que notre pays retire des contrats de partage, particulièrement avec le MCM et Tasiast, avec l’once d’or qui atteint aujourd’hui 1700 $.
Poursuivant son propos, Ould Bey ajoute : depuis le début de son ère, les conditions de vie d’une majorité de mauritaniens ne fait que se dégrader, le fossé se creuser entre une infime minorité et l’écrasante majorité de la population du pays. Pour Ould Bey, le régime d’Aziz ne fait que perpétuer les inégalités, cantonner certains dans la misère et installer les autres dans l’opulence, ce qui, à moyen ou court terme risque de conduire à une situation incontrôlable.
Source : lecalame.info le 12/08/2011
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com