Mauritanie : l’opposition tacle Ould Aziz

Après le RFD, l’APP,Tawassoul et le CDN c’est l’UFP qui monte au créneau cette semaine pour souligner l’absence d’une véritable politique agricole par le président mauritanien.

 

 

Mohamed Ould Maouloud a  profité de l’occasion au cours d’un point presse pour pointer du doigt la négligence du gouvernement de Ould Laghdaf au plan de l’approvisionnement des zones de
forte concentration du cheptel par les aliments de bétail et aussi l’inorganisation des responsables du développement rural dans les opérations de retour des agriculteurs chez eux en période de culture.

Cette critique vient compléter les prises de position des autres partis de la COD qui s’étaient prononcés une semaine auparavant sur le fiasco économique et social du régime de Ould Aziz. Un avant goût de l’échec des pourparlers sur le dialogue inclusif qui se profile à l’horizon.

Pas de répit pour l’opposition  qui entend jouer sa carte de crédibilité aux yeux de l’opinion publique du moment que le président Ould Aziz fait traîner sciemment le dialogue pour qu’il échoue.

Il y’a une semaine, au cours d’un meeting commun dans la capitale, le chef de l’APP Messaoud Boulkheir celui du parti islamiste Tawassoul Jemel Mansour et le président du parti de la
Convergence  Mahfoud Ould Bettah ont accusé le régime de Ould Aziz d’irresponsabilité économique et de vouloir affamer les mauritaniens surtout les populations les plus démunies qui font face depuis des années à la hausse des prix des denrées alimentaires surtout à la veille du Ramadan.

Le chef du RFD qui clôturait cette rencontre populaire a insisté sur le fait que le nouveau locataire du palais de Nouakchott cherche depuis juillet 2009 le pouvoir et la notoriété pour lui-même dans la mesure pour Ahmed Ould Daddah , le chef de l’Etat méprise les hommes politiques, les parlementaires et les fonctionnaires même qui n’échappent pas à son injustice. Pour compléter ce tableau sombre, le président de l’UFP à son tour cette semaine pointe du doigt la mal gouvernance agricole. Pour Mohamed Ould Maouloud le secteur rural ne bénéficie plus une attention particulière des nouvelles autorités de Nouakchott surtout quand il s’agit d’approvisionner des zones de forte concentration du cheptel par les aliments de bétail et d’organiser les opérations de retour des agriculteurs chez eux en période de culture.

Cette négligence entrave en réalité la croissance du secteur rural pourtant vital pour le PIB mauritanien qui ne cesse bien entendu de baisser faute d’une vision globale. Le chef de l’UFP ne joue pas pourtant  les Cassandres.
Il  y’a lieu de s’inquiéter d’une crise économique qui perdure malgré l’existence de plusieurs plans de développement  rural, de programmes de lutte contre la pauvreté. L’agriculture et l’élevage  sont les deux mamelles de ce secteur  qui reste encore tributaire des aléas climatiques et surtout
de la faible maîtrise de la production qui nourrit à peine les mauritaniens puisque l’Etat importe  plus de la moitié des besoins en céréales et des produits laitiers qui reviennent au contribuable 3 milliards d’ouguiya.

Ould Maouloud regrette l’absence cette année de l’opération Ramadan qui avait permis  aux pauvres  de se procurer les denrées de première nécessité dans les boutiques témoins. Ould Aziz préférant cibler cette fois-ci les mosquées pour aider les jeûneurs à rompre correctement en particulier les indigents.
Au de-là de l’agitation et de la contestation de l’opposition, les observateurs relèvent un maillon manquant à son crédibilité aux yeux des citoyens. C’est son implication concrète  dans les dossiers aujourd’hui à l’ordre du jour et qui préoccupent tous les mauritaniens à savoir le plus
récurrent de l’heure l’enrôlement des populations qui divise aujourd’hui le pays dont des milliers  de ses fils voire un million pourrait devenir des apatrides chez eux.

Il y’a aussi  la question pendante du passif humanitaire qui n’a pas toujours  réglé le sort des 20 000 réfugiés répartis dans leurs régions du Sud et d’autres milliers  de déportés en attente au Sénégal et au Mali.

Et sans oublier la résurgence de l’esclavage qui fait reculer la Mauritanie de plusieurs siècles en arrière et continue de miner l’unité nationale et la cohésion sociale.

Sur toutes ces questions certes l’opposition  a fait connaître sa position mais n’a  pas appelé à des manifestions régulières pour forcer le régime de Ould Aziz à reculer mais se contentant plutôt à des contre manoeuvres communicationnelles. Par exemple le président de l’APP Ould Boulkheir avait brandi au début du quinquennat du nouvel homme fort  l’arme de la désobéissance civile pour combattre son mutisme sur les réponses à apporter au dialogue politique et aux difficultés économiques que traverse le pays aggravées par la mondialisation.

En réalité l’opposition fait gros dos depuis juillet 2009 mais n’inquiète pas Ould Aziz qui compte sur les prochaines législatives et municipales d’octobre pour poursuivre plus tranquillement son mandat contre vents et marées. Il ne reste plus aux leaders de la Coordination qu’à occuper le terrain de la révolte mais cette fois-ci avec plus de vigueur.

Bakala Kane

(contribution reçue à Kassataya le 03/08/2011)

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