les taximans se font guider par les clients au doigt et les gens qui cherchent des maisons particulières s’orientent en fonction de l’identité de ses occupants. Ce qui fait qu’on s’oriente en fonction de la topographie ou en fonction de l’appartenance des gens à leurs familles, groupes sociaux ou appartenance régionale.Comme si les adresses administratives n’ont jamais existées. Personne ne se hasarde à indiquer un lieu en fonction du numéro de la maisoon, de celui de la rue ou par rapport à l’angle dans lequel se situe le lieu. Par automatisme on est porté à entrer dans des descriptions compliquées, avec force gesticulations, plutôt que passer par ces indications pourtant plus précises et plus simples à retenir. On situe couramment le journal L’Authentique par rapport au restaurant Le Prince qui est lui-même situé près du Carrefour de la BMD ; alors qu’il est plus facile de dire qu’il est au 7 de la 42 037 îlot T. De même, chercher une famille consiste à faire le porte à porte en demandant si on ne connaît pas « une famille des Ehel… » si ce n’est « une famille des Diop de tel village » par exemple. Dans le meilleur des cas, on peut risquer la profession de l’un des membres de la famille. On trouve qu’une telle démarche est assurément préférable au fait de prendre l’adresse de la famille et s’orienter en fonction de cela sans avoir recours aux autres. Néanmoins, il y a une excuse qu’on peut trouver aux adeptes de cette pratique ; l’adressage des rues n’est pas générale ; ce qui fait d’ailleurs que la plupart des quartiers de la ville n’ont pas connu ce procédé d’identification. D’où il suit que l’habitude l’emporte toujours sur l’effort d’adaptation.
La « neutralité » sociale de l’adresse passe inaperçue dans la mesure où nous nous situons dans une société qui continue à « diluer » l’identité individuelle dans celle de la communauté ou du groupe social. En dehors d’eux, point d’existence digne donc pas d’existence effective du tout ! De ce fait on préfère la « fierté d’appartenir » à sa communauté plutôt que « l’anonymat » d’une numéro, d’une formule qui « coupe de ses racines ».
Et sur ce plan, il serait opportun d’entrer dans les méandres de notre psychologie pour débusquer les « obstacles interne » à notre adaptation urbaine. A voir comment les choses surviennent et avec quelle rapidité, on en arrive bientôt à la certitude que nous accordons plus d’importance à notre manière de singer les autres plutôt qu’à nous éduquer à nous couler dans le moule de notre environnement. On a procédé à l’adressage des rues, au numérotage des maisons sans au préalable sensibiliser suffisamment les gens à l’utilité d’une telle initiative et sans surtout mettre en place des mesures d’accompagnement qui obligeraient les citadins à faire recours à ces adresses.
Amar FALL
Source : L’Authentique le 31/07/2011
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