Comment les salafistes d’AQMI organisent des « conférences » pour tenter d’enrôler des jeunes

Sidi Mohamed a l’air de réfléchir intensément avant de livrer à Sahara média des histoires qu’il tient de proches et d’amis qui ont été en contact de très près avec des salafistes d’Al Qaeda au Maghreb Islamique (AQMI),

 

 

 

à un temps qui n’est pas très loin, et plus précisément dans les foires hebdomadaires (communément appelés « souk » où s’échangent des marchandises de toutes sortes.

Selon les dires de Sidi Mohamed – et de plusieurs autres dont Sahara média n’a pu s’assurer de l’authenticité – les salafistes d’AQMI tiennent fréquemment des conférences (prêches) qui finissent, invariablement, par une demande adressée particulièrement aux jeunes pour entrer dans le « jihad saint ».

Ces « conférences » ont débuté il y a un certain temps, mais elles ont également repris après l’attaque menée par l’armée mauritanienne contre la base d’AQMI dans la forêt de Wagadou. Elles se tiendraient à quelques jets de pierre des casernes de l’armée malienne et au vu et au su des gendarmes maliens. Les membres d’Al Qaeda n’ont jamais eu le courage d’organiser de tels « appel au djihad » sur le côté mauritanien de la frontière.

L’on rapporte à ce sujet, qu’une « conférence a été tenu, côté malien, dans la commune de Techefet » et en présence du maire de cette localité, un arabe malien qui s’est opposé aux salafistes, les a accusé de perturber le déroulement du « souk » (marché) et leur a demandé de se retirer. Ces salafistes étaient venus à bord de 6 véhicules alors que 7 autres faisaient des randonnées au vu de tout le monde.

Une autre « conférence » s’était tenue à Zouéra (Mali), à quelque 270 kilomètre de Bassiknou. Les salafistes avaient fait irruption dans cette localité à 9 heures du matin et ont demandé à la foule composée de personnes venues acheter ou vendre, de se rassembler pour écouter le prêche. Des commerçants ont indiqué que les véhicules des salafistes étaient flambants neufs et marchaient à l’essence. Les salafistes étaient également équipés de caméra pour filmer cette scène.

Un commerçant présent sur les lieux rapporte que la plupart de l’assistance avait pris peur, à tel point que des vendeuses maliennes n’ont pas hésité à porter le « hijab » (voile), précisant qu’il a pris soin de s’éloigner un peu pour ne pas apparaître sur la vidéo destinée sans aucun doute à servir la propagande d’AQMI.

Ce commerçant rapporte qu’un des salafistes s’était rapproché d’un jeune et lui a demandé pourquoi il n’intègre pas le « djihad » et que celui-ci lui a répondu n’être pas convaincu de leur cause, paroles qui, rapporte l’homme, ont profondément vexé les salafistes.

La journée s’est achevé sur cette scène et avec elle la foire hebdomadaire. Certains de ceux qui y ont assisté ont pris la direction de la Mauritanie. Parmi eux se trouvait le jeune homme qui a défié les salafistes et, après avoir parcouru entre 30 et 40 kilomètres, ils ont été rejoints par les voitures d’Al Qaeda. Et commença ainsi un autre entretien avec le jeune homme que les salafistes n’ont apparemment pas désespéré d’embrigader.

L’émir du groupe – un Algérien – s’approcha du jeune, s’informa sur son nom et sa tribu, s’il a fait des études, obtenu un diplôme universitaire, travailler dans son pays, servi dans l’armée. Et le jeune homme de répondre qu’il a effectivement fini ses études universitaires mais qu’il n’a jamais servi dans l’armée. Et le chef salafiste de s’empresser de lui demander ce qu’il attend pour s’engager dans le « djihad ». Une longue discussion s’est engagée mais le jeune est resté inflexible.

Les salafistes s’activent alors à fouiller les bagages du jeune homme, lui demandant s’il porte sur lui une camera ou de quoi écrite, craignant apparemment qu’il ne soit un agent de l’armée mauritanienne. Quand ils trouvèrent sur lui un téléphone muni d’une camera, ils s’empressèrent de vérifier s’il ne renferme pas des photos ou des scènes les concernant.

Ils ont fini par lui acheter un couteau à…4000 ouguiyas, dans ce qui ressemble à « une preuve de bonne volonté ». Et le jeune de rapporter qu’il a été surpris de constater qu’à l’heure de la prière, certains salafistes se sont contentés du « tayamoum » (usage du sable à la place de l’eau pour la prière) alors que d’autres ont fait des ablutions et une prière trop approximatives pour être conformes à ce qui est religieusement demandé.

Source  :  Sahara Media le 29/07/2011 

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