Libye -La liquidation du général Younès illustre les divisions de la rébellion

Le général Younès, chef des forces armées de la rébellion a été assassiné. Il ne semble pas que les forces de Kadhafi aient un quelconque rôle dans cette exécution.

 

 

 

Elle serait le fait de dissensions internes au sein d’une rébellion où les anciens du régime Kadhafi semblent en position de force… pour l’après-Kadhafi.

Le général Abdelfattah Younès, le «chef d’état-major » militaire de la rébellion libyenne a été assassiné par des hommes armés. C’est le président du Comité national de transition libyen (CNT) qui  a annoncé hier la nouvelle sans s’étendre sur l’identité des assaillants. Selon Moustapha Abdel Djalil, le chef du CNT, le général a été tué par des assaillants après avoir été convoqué devant une commission judiciaire à Benghazi.  « Nous avons été informés aujourd’hui que (…) Younès et deux de ses gardes du corps avaient été abattus après sa convocation devant une commission judiciaire enquêtant sur des questions militaires », a déclaré aux journalistes Moustafa Abdeljalil à Benghazi. Une déclaration vague et imprécise qui a suscité des interrogations.  Selon une source au sein de la rébellion, le général Abdelfatah Younès avait été rappelé jeudi matin de la ligne de front de Brega, à l’ouest de Benghazi pour être entendu par une commission. Aucune indication sur les raisons de ce rappel. Le général Younès serait-il tombé dans un traquenard ? Des rumeurs avaient circulées sur le fait qu’il aurait engagé des discussions secrètes avec le gouvernement de Kadhafi…  Le CNT a donné récemme,y  des signes d’incohérence au sujet de la situation future du colonel Kadhafi. Après avoir accepté que Mouammar Kadhafi puisse rester en Libye s’il se retire de la scène politique, le CNT est revenu sur sa position.

Benghazi, un clan du régime

La déclaration d’Abdeljalil ne donne aucun indication sur les circonstances de l’assassinat de Younès et de ses gardes, ni même le lieu où a lieu l’exécution. Mieux, les corps n’auraient pas été retrouvés. Selon l’agence Reuters, après l’annonce de sa mort des hommes armés sont entrés dans l’hôtel où s’exprimait Moustafa Abdeldjalil et ont tiré en l’air sans faire de victime. Le fait que M.Abdeljalil ne mette pas en cause les forces du colonel Kadhafi laisse clairement indiquer que la liquidation du général Abdelfatah Younès est la conséquence de dissensions internes au sein de la rébellion. Comme de nombreux responsables de la rébellion, le général Abdelfattah Younès a été pendant des décennies un fidèle de Kadhafi. Abdelafatah Younès est un « historique », il faisait partie du groupe de militaires qui a renversé, en 1971, la monarchie et installé Kadhafi au pouvoir.  Abdel Fatah Younès  occupait les fonctions de ministre de l’intérieur au moment où il a fait défection en rejoignant la rébellion. Sa présence au sein du nouveau pouvoir de Benghazi et celle de nombreux autres ex-fidèles de Kadhafi donnait à la rébellion l’image, était un sujet de controverse. Elle donnait  en tout cas de la rébellion de Benghazi l’image d’un clan du régime en rébellion contre son chef. Abdel Fatah Younès s’est retrouvé dans des conflits avec d’autres responsables au sujet de la direction des forces de la rébellion. Est-ce que sa mort est le fait de rebelles – islamistes entre autres – qui n’acceptent pas d’être dirigés par un ex-homme du régime ? Le fait qu’on lui prête des tractations secrètes avec le régime de Kadhafi a peut-être été mal perçu…

Source  :  Maghreb Emergent le 29/07/2011

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