Depuis quelques semaines, la chronique de l’actualité a mis les projecteurs sur un événement qui, en période normale, concerne tous les citoyens.
Mais force est de constater que le recensement en cours traduit une volonté d’exclusion et de marginalisation de la communauté africaine noire mauritanienne. Devant les obstructions et les humiliations que subissent des citoyens noirs mauritaniens, toutes les forces vives ont dénoncé, ce qui ressemble, à une continuation de la volonté politique de déni du droit à la citoyenneté à la composante constamment mise hors jeu des rendez-vous nationaux majeurs. A chaque fois qu’il est question d’une opération d’envergure nationale, les victimes de la politique raciste en subissent encore les conséquences dans le sens de les affaiblir par des pratiques inqualifiables.
Le Gouvernement de Ould Mohamed Laghdaf ne cesse de radicaliser sa politique en entretenant la confusion, afin de poursuivre une politique inique et injuste, contre les populations noires. Ce recensement, personne ne s’y est trompe, est une opération politique idéologique et administrative d’établissement d’une majorité artificielle par une arithmétique de la haine, du racisme et de la marginalisation.
Hier avec Taya, aujourd’hui avec Ould Abdel Aziz, ce sont les mêmes méthodes qui sont mises en application. L’idéologie qui a présidé aux déportations, aux massacres et aux expulsions, faut-il le rappeler, vient de franchir une instrumentalisation cynique, à travers ce pseudo recensement qui est un prétexte et un alibi dans le but de réduire davantage la composante noire mauritanienne à une portion insignifiante.
Au vu de l’iniquité de la démarche et de la dérive massivement constatée, AVOMM exige des plus hautes autorités l’arrêt immédiat de cette opération ignoble et humiliante. Par la même occasion, AVOMM rappelle au président Ould Abdel Aziz, l’obligation de respecter ses engagements, dont la construction d’une Mauritanie débarrassée du racisme, de l’esclavage et de l’impunité.
Enfin, AVOMM appelle tout le peuple mauritanien à barrer la route à une entreprise qui rappelle les périodes sombres et tragiques des années de la tyrannie sanguinaire et raciste de Ould Taya. Il ne faut pas remettre le couteau sur les blessures purulentes qui ont marqué à jamais les populations noires.
Paris,le 23 juillet 2011
AVOMM
Le Bureau Exécutif
