C’était véritablement un vrai meeting du défi aux autorités publiques pour reprendre l’expression d’un des cadres du parti dans son intervention à la tribune. Déjà, aux environs de dix sept heures, la sénatrice artiste Malouma Mint Meidah et un groupe de Rap ont annoncé les couleurs de ce qui fut l’un des plus grands rassemblements populaires de ces derniers temps. Ce n’est que vers dix sept heures que le meeting a commencé avec les interventions des trois fédéraux de Nouakchott, respectivement Ould Nem (Nouakchott1), Mohamed Ould Ghaddour (Nouakchott II) et Brahim Ould Imigine (Nouakchott III), de celles des responsables des femmes et des jeunes et du vice président du parti. Tous ont évoqué la situation du pays sur les différents aspects de l’éducation, des droits de l’homme, de la liberté d’expression, sur la question des prix entre autres sujets évoqués. Un bilan carrément négatif a été dressé par les intervenants qui ont considéré que cet important rassemblement populaire sonne comme un « sérieux avertissement » aux autorités qui n’ont ménagé aucun effort pour le faire échouer. Sur certaines banderoles, des slogans appelaient au soutien d’Ahmed Ould Hamza à rempiler pour un second mandat à la tête de la communauté urbaine de Nouakchott. Une réponse à la rumeur qui a couru faisant état de la volonté du système de présenter Mohamed Lemine Ould Moulaye Zein à ce poste. Dans son intervention, le président du RFD a commencé par saluer le « courage » , « l’ambition » et la « détermination des milliers de militants » qui ont bravé tous les aléas pour venir relever le défi en démontrant que leur parti a encore la capacité de mobiliser les grandes foules .Selon lui, « le pays traverse une crise politique grave ». La gestion du pays ressemble à celle d’une boutique avec un tenancier qui ne demande l’avis de personne. Economiquement, c’est la catastrophe. La folle flambée des prix s’explique par le monopole qu’à un petit cercle de proches du système et par l’absence de concurrence. Socialement, la jeunesse qui représente 75% de la population n’a aucune perspective et le taux de chômage (vers 40%) augmente de jour en jour. Les opérations de distributions des terres autour desquelles un grand tapage médiatique est fait constituent un exemple éloquent de gabegie et de malversation. Les exemples de la convention de pêche, du détournement de l’or dont on a que 3%, de celui du cuivre dont on a que 4%, l’opacité de la gestion du pétrole et du gaz, l’utilisation de la justice pour les règlements de compte, l’appauvrissement systématique des citoyens et le détournement organisé des ressources nationales démontrent l’improvisation, l’amateurisme et l’incompétence avec lesquelles les affaires du pays sont conduites .Evoquant le dialogue, Ahmed Ould Daddah a déclaré que sa formation a de tout temps demandé de s’asseoir autour d’une table pour traiter des questions nationales. Mais avec qui ? Il faut bien sortir la Mauritanie de cette impasse qui risque si rien n’est fait de nous mener à l’implosion. Selon le président du RFD : « Aujourd’hui, il faut une mobilisation pour sauver le pays. Pour le sortir de l’embargo où il se trouve ». Ahmed Ould Daddah a fait une mention spéciale aux vaillantes forces armées qui sont elles aussi victimes de la mauvaise gestion et de la volonté d’un président qui n’hésite pas à les envoyer en guerre alors que lui, est en voyage de tourisme.
Compte rendu Sneïba ELKory
Source : lecalame.info le 21/07/2011