Un financement européen pour accélérer la réforme de la justice en Mauritanie

L’Union européenne espère promouvoir le respect des droits de l’Homme en Mauritanie en injectant des millions dans le secteur judiciaire du pays.

 

 

 

La Mauritanie vient de recevoir un coup de pouce de plusieurs millions d’euros pour faciliter la refonte de son système judiciaire et consolider l’Etat de droit.

Pour aider la Mauritanie à mettre en place une nouvelle politique judiciaire, favoriser l’accès des citoyens à une assistance juridique et renforcer les infrastructures dans ce secteur, l’Union européenne a décidé d’apporter plus de 4,6 millions d’euros au gouvernement et près de 2,5 millions aux organisations des droits de l’Homme, a annoncé l’ambassadeur de l’UE en Mauritanie Hans-Georg Gerstenlauer la semaine dernière lors de la Journée d’information sur la réforme judiciaire à Nouakchott.

« Le département de la Justice a élaboré un plan d’action pour la réforme de la justice dans notre pays, qui prévoit l’organisation de plusieurs ateliers de formation au profit des magistrats et des fonctionnaires de la justice », a déclaré le ministre de la Justice Abidine Ould El Kheir lors de ce rassemblement du 13 juillet.

Cette initiative prévoit de meilleures conditions de vie et de travail pour les magistrats, a ajouté Ould El Kheir. « Il est également prévu l’équipement des institutions judiciaires de notre pays. »

La réforme de la justice est une priorité pour le Président de la République, a-t-il ajouté.

« En dépit des efforts visibles déployés par l’Etat pour améliorer les conditions matérielles et morales des juges, nous constatons que la situation de la justice a encore grand besoin de réformes pertinentes et efficaces », avait déclaré en mars le Président Mohamed Ould Abdel Aziz.

Selon Ahmed Salem Ould Bouhoubeyni, le bâtonnier de l’Ordre national des avocats (ONA), « le pouvoir exécutif doit mettre un terme à l’intervention des appareils gouvernementaux, quels qu’ils soient, dans le travail du pouvoir judiciaire par la pression et l’orientation ».

Pour sa part, Gerstenlauer a expliqué que l’UE « accompagne depuis 2007 la réforme du secteur de la justice ».

« Au bout de quatre années d’appui, il était nécessaire de reprendre le dialogue sur cette réforme et d’informer sur les acquis ainsi que sur les futurs axes d’intervention », a expliqué le diplomate européen aux participants. « Nous nous félicitons de la volonté politique d’organiser la journée d’aujourd’hui et d’entamer les études et activités nécessaires à la discussion sur l’adoption d’une nouvelle stratégie pour les années à venir ».

« C’est au lendemain de la célébration des journées nationales de concertation de novembre 2005 que le rapport final sur la justice avait accordé les axes prioritaires d’intervention par consensus », a-t-il rappelé. « De plus, une série de propositions ont été adoptées pour améliorer la fonction du secteur. Le chantier est vaste et une série de mesures indispensables reste encore à mettre en œuvre de manière effective. »

Gerstenlauer a ajouté qu’il était « ravi de constater la présence des représentants des associations de la société civile et des institutions représentant les auxiliaires de la justice ».

« La réforme ne peut se limiter uniquement au ministère de la Justice », a-t-il fait valoir. « Elle est de la responsabilité de toutes les parties prenantes et nous, les partenaires techniques et financiers, nous nous devons d’accompagner le processus. La réforme du secteur est au cœur de tout progrès en matière de respect des droits de l’Homme et de la construction d’un Etat de droit. »

« Le bon fonctionnement de la justice est indispensable au développement économique et favorise les investissements », a conclu Gerstenlauer.

Bakari Guèye

Source  :  Magharebia le 19/07/2011

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