Le Mali et l’Algérie renforcent la coopération sécuritaire aux frontières

L’Algérie et le Mali ont décidé de renforcer leurs relations bilatérales pour faire de la vaste région du Sahel-Sahara « un espace de paix et de sécurité ».

 

 

 

L’Algérie et le Mali sont déterminés à renforcer leur coopération dans les régions frontalières, ont affirmé des responsables le mercredi 13 juillet.

« Notre vision claire et partagée a toujours été de réussir à fortifier les mécanismes appropriés pour faire de nos régions frontalières des zones de paix, de sécurité, de solidarité et de développement durable », a déclaré le ministre malien de l’Administration territoriale Kafougouna Kone après avoir co-présidé les 11èmes entretiens bilatéraux avec le ministre algérien de l’Intérieur Daho Ould Kablia.

Ce dernier a souligné les effets positifs de la politique de décentralisation mise en oeuvre par les deux pays « au profit des populations des régions frontalières ».

A l’issue de cette réunion de trois jours à huis clos à Alger, les deux délégations se sont dites « satisfaites des résultats positifs » obtenus, concernant notamment la coopération en matière de déplacement des personnes et des biens. La prochaine rencontre de la commission bilatérale aura lieu à Alger en septembre.

Cette réunion a permis de confirmer que les relations entre les deux pays sont revenues à la normale. L’Algérie avait en effet longtemps considéré le Mali comme un maillon faible dans la région en termes de lutte contre le terrorisme. Le gouvernement algérien reprochait en particulier au Mali d’avoir libéré des terroristes en échange des otages français détenus par al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI).

Fin avril, le ministre algérien des Affaires africaines et du Maghreb, Abdelkader Messahel, avait annoncé que les deux pays avaient décidé de « repenser » et « redynamiser » leurs relations, à la suite de la visite à Alger du ministre malien des Affaires étrangères Soumeylou Boubeye Maiga. Un mois plus tard, les responsables de la sécurité au Sahel s’étaient réunis à Bamako pour élaborer une stratégie commune contre AQMI.

En septembre, l’Algérie accueillera une conférence internationale consacrée à la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée dans la région du Sahel-Sahara. Des responsables de l’Union européenne et les Etats membres du Conseil de sécurité des Nations unies participeront à cette réunion.

L’objectif de cette rencontre des 7 et 8 septembre sera de mettre au point « une vision claire et harmonisée partagée par les différentes parties » concernant les efforts antiterroristes, a souligné Messahel dans une déclaration à la presse.

Il a ajouté que trois sujets seront à l’ordre du jour : la lutte contre le terrorisme, les efforts de lutte contre le crime organisé et les moyens d’accompagner les pays du Sahel-Sahara dans leurs efforts de développement.

Reste la lancinante question des trafics d’armes en provenance de Libye, qui inquiète non seulement les pays de la région, mais aussi leurs partenaires européens et américains.

Le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, a déclaré, le mardi 12 juillet lors de sa visite à Alger, que « les groupes extrémistes opérant dans la région du Sahel ont profité du conflit en Libye pour se procurer des armes ».

Pour sa part, Ould Kablia a tenu mercredi à minimiser l’importance de la circulation des armes, affirmant que la « rumeur » selon laquelle de grandes quantités d’armes avaient franchi la frontière par suite du conflit en Libye était « un peu exagérée ».

Il a également parlé des efforts faits par l’Algérie pour renforcer la sécurité le long de sa frontière de 1 000 kilomètres avec la Libye, et des mesures prises conjointement avec les pays du Sahel pour lutter contre les trafics.

Nazim Fethi

Source  :  Magharebia le 15/07/2011

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