Les femmes dans les medias mauritaniens : Peu présentes dans le public, quasiment absentes dans le privé

femmes_medias_imagesEn 2010, la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ), en collaboration avec le Syndicat des journalistes Mauritaniens, a lancé une campagne sur le genre dans les médias en République Islamique de Mauritanie.

Dans le cadre de cette campagne, une étude sur l’égalité des genres a été effectuée par Raky Sy et Selwa Cherif pour le compte du SJM. L’étude sous forme de questionnaires, a touché « 80 femmes représentatives de l’ensemble des medias mauritaniens.»

Lundi, le 11 juillet à l’hôtel Chinguetti Palace de Nouakchott, au cours d’une série d’ateliers portant sur les conventions collectives dans le secteur des medias et les questions de genre dans la presse mauritanienne, les résultats de l’enquête ont été présentés aux participants.
RAKY SY, coordinatrice pour la campagne genre de la F.I.J (fédération internationale des journalistes) a entamé la présentation par le constat suivant : « Cette étude est centrée sur le paysage médiatique nouakchottois (de la capitale Nouakchott), où se concentre presque l’ensemble des organes de presse à l’exception de l’Agence mauritanienne d’information, qui est l’agence de presse officielle ainsi que quelques journaux indépendants. En effet, celles-ci ont des représentations locales au niveau des capitales régionales dans lesquelles l’absence de l’élément féminin est criante. »

Pour les langues de travail des journalistes interrogée, 68,7% utilisent l’arabe, 22, 11, le français, 05% le poular, 03,2 le soninké et 01% le wolof.
44 des 70 femmes qui ont répondu au questionnaire dans le cadre de cette enquête travaillent à la télévision de Mauritanie (TVM), 21 à Radio Mauritanie, 08 à l’agence mauritanienne d’information (AMI), 03 dans la presse écrite privée…
L’étude illustre aussi le manque flagrant de femmes au niveau des postes de responsabilité. La constitution mauritanienne qui prohibe, entre autres, la discrimination fondée sur le sexe, est respectée dans les medias ; «à travail égal, salaire égal.» Mais les gratifications supplémentaires (missions et autres) sont rarement attribuées aux femmes.
L’étude parle aussi d’harcèlement sexuel et moral. Parmi les femmes interrogées, une seule a mentionnée ce sujet. Le questionnaire était anonyme mais avec les tabous entourant ce sujet…

Elles préfèrent les medias publics
Raky Sy a également noté que le recours aux femmes comme source d’information dans la presse est rare. Elle a aussi plaidé pour plus de programmes relatifs à la femme dans les medias.
En conclusion, il ressort de cette enquête que, de façon générale, «les femmes journalistes préfèrent exercer dans les médias publics plutôt que dans les médias privés.» La cause : «la sécurité de l’emploi offerte et la garantie d’une assurance sociale dans le secteur public.»
Le SJM demande de mettre l’accent sur la formation des femmes travaillant dans les medias et d’y favoriser leur accès aux postes de décision. A la TVM, Plusieurs postes sont très féminisés (montage, analogique, script, présentation journal).
Mais, notez bien que cette étude ne donne pas le pourcentage exact de femmes travaillant dans les medias. Dans les médias publics (télévision, radio et AMI) il n’ y’a que 25% de femmes environ. Au niveau du syndicat des journalistes mauritaniens : sur plus de 500 adhérents, il n’y’a que 30% de femmes. Dans la presse électronique et la presse écrite « papier », les femmes sont quasiment absentes. Dans les rédactions des journaux de la presse papier en effet, c’est souvent zéro femme. Les rares femmes qui y exercent sont affectées au secrétariat.
Djeynaba Ndiom (Stagiaire)

Source: Le quotidien de Nouakchott

 

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