Mauritanie : L’Ufp demande l’arrêt immédiat des opérations d’enrôlement des populations qu’elle juge entâchées d’irrégularités (mis à jour)

ufplogo2L’Union des forces de progrès (UFP), parti d’opposition mauritanien, a demandé aux autorités du pays d’ordonner « l’arrêt immédiat » des opérations d’enrôlement des populations démarrées il y a deux mois, considérant qu’une telle action « est dangereuse pour l’unité nationale », à cause de « ses procédures tendant à l’exclusion ».

Dans un communiqué dont une copie est parvenue à Sahara média, la formation que dirige Mohamed Ould Maouloud exige également une « révision globale » de l’action menée par l’Agence nationale chargée de l’état-civil depuis 2008 en vue de réactualiser ses données loin de tout particularismeà caractère racial, tribal ou politique ».

A noter que c’est le président Mohamed Ould Abdel Aziz qui avait donné le coup d’envoi, en mai dernier, à partir de la moughataa de Sebkha à Nouakchott, de cette opération d’enrôlement destinée à doter les citoyens mauritaniens de pièces d’état-civil sécurisées.

Source: Sahara média

Kassataya vous livre le communiqué dans on intégralité.

 

DECLARATION

A propos de l’enrôlement

L’opération de recensement à vocation d’état-civil annoncée depuis janvier 2010, pour des raisons obscures, n’a pu démarrer qu’en mai 2011, c’est-à-dire au moment même où elle devait se terminer. Et ce,  sans aucune  campagne  d’information et de  sensibilisation des populations, mépris souverain pour notre peuple dont l’état-civil est soumis avec désinvolture à une entreprise de refondation marquée par l’incompétence et l’amateurisme manifeste.  Désinvolture doublée d’irresponsabilité à l’endroit de la représentation nationale dont les vives critiques et recommandations n ‘ont pas été prises en considération.
Nous assistons aujourd’hui à l’aboutissement d’une véritable opération de détournement et de destruction de l’état-civil engagée depuis le putsch du 6 Août 2008.
En fait, tout  a commencé avec la désignation à la tête de l’institution en charge de l’état-civil  d’un homme d’affaires, totalement étranger à la fonction publique, sans  expérience ni compétence dans ce domaine et sans qualification particulière autre que ses liens personnels avec le général aujourd’hui président.
Puis ce fut le détournement de l’état-civil à des fins obscures à travers :
    La confiscation illégale, par le directeur, des prérogatives de l’ensemble des officiers de l’état-civil du pays (maires etc.)

    Le licenciement ou la mise à l’écart de plus de 300 agents, pour les remplacer par des proches  inexpérimentés ou sans compétence pour la plupart, état de fait qu’une loi viendra ultérieurement entériner en contradiction avec toute logique.   
Ensuite ce fut la manipulation de l’état-civil à des fins électorales vivement dénoncée dans les recours des candidats de l’opposition à l’élection présidentielle 2009.
Enfin advint le désastre avec la destruction d’une partie de la base des données des actes de naissance et de la totalité de celle de la carte d’identité.
C’est sans doute pour couvrir cette forfaiture que l’on cherche aujourd’hui, à faire admettre que l’existant est faux et que tout est à reprendre à zéro. Ainsi, dans chaque centre d’accueil,  trouve-t-on une commission de sept membres dont un gendarme, un garde et un policier, véritable  commission d’inquisition « investie » d’un pouvoir usurpé pour contester la nationalité de citoyens, se présentant pourtant munis de leur carte nationale d’identité et de la copie intégrale d’acte de naissance.
Au-delà de la  maltraitance subie par la population dans son ensemble soumise à des contraintes invraisemblables, c’est particulièrement aux membres de la communauté négro-africaine mais aussi à ceux de certaines tribus du Nord qu’on fait subir l’interrogatoire le plus humiliant, le plus indécent et le plus provocateur, postulant d’avance qu’elles sont étrangères.
Tout en dénonçant  le détournement, la manipulation et la destruction de l’état-civil, ce fondement essentiel de l’édifice étatique et l’orientation discriminatoire de l’opération en cours, l’UFP réclame :
1-    L’arrêt immédiat de l’opération actuelle, douteuse dans ses visées, dangereuse  pour l’unité nationale et chaotique dans ses procédures.

2-    Un audit de l’institution en charge de  l’état-civil  pour faire la lumière sur les opérations en cours depuis 2008.

3-    La mise à jour  de l’état-civil sur des bases transparentes, unitaires, rationnelles et techniquement bien fondées, avec l’assistance d’un organisme compétent en la matière, loin de toute discrimination à caractère  racial, tribal ou politique.

4-    La désignation  à la tête de l’institution en charge de l’état-civil d’un fonctionnaire, ayant l’expérience  et les compétences requises et reconnu pour son intégrité et son impartialité politique.

Nouakchott, le 11 juillet 2011
Commission de communication.

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