« Que celui qui n’a jamais servi Ould Taya jette la première pierre »

Il est devenu de plus en plus fréquent d’entendre des cadres ou des parlementaires qui ont déjà chanté les louanges d’Ould Taya, usé les os de leurs genoux en vingt et une année de génuflexions,

 

 

 

servi sous sa politique et géré les affaires du pays sous sa « clairvoyance éclairée « ,mettre leur incapacité actuelle à gouverner, sur le dos de Ould Taya et de son régime. C’est ce que le député de Mederdra, Baba Ould Sidi, transfuge du PRDR qui vient de regagner le parti « El Wiam «  de Boïdiel Ould Houmeïd, a mis en exergue d’une manière plus souple, lors de la session de l’Assemblée nationale consacrée la semaine dernière à la convention de prêt consensuelle que l’Agence française de Développement (AFD) vient d’octroyer à la Mauritanie sous la forme d’un appui budgétaire de plus de 17 milliards d’UM.

 Les attaques répétées viennent paradoxalement du banc des ministres, et cela depuis que le député de Mederdra a décidé de quitter le navire de la majorité. C’est surtout, sous fond de tension régionale entre personnalités fortes de ce mythique Trarza que la guerre souterraine se dessine. C’est en effet, le ministre de l’Intérieur, Mohamed Ould Boïlil qui lui aurait le premier décoché ses flèches empoisonnées, lui qui se dira étonné d’entendre Baba Ould Sidi sur un ton qui ne lui est pas familier, par allusion au silence supposé de ce dernier durant tout le temps où il occupait de hautes fonctions dans le régime d’Ould Taya. Une attaque que d’aucuns ont très vite mis dans le compte de la rivalité entre Ould Boilil et Boïdiel dans leur guerre pour arracher le leadership dans la Moughataa de Keur Macène. Et ce serait par solidarité gouvernementale que le ministre de la Justice, Abidine Ould Khaïry, aurait à son tour décoché ses missiles en direction de Baba Ould Sidi, dans des propos relayés par la presse et dans lesquels il aurait déclaré « notre gouvernement est là pour réparer les erreurs commises par les gouvernements dans lesquels Baba Ould Sidi a servis « .

L’occasion pour le député de Mederdra d’exprimer toute la fierté qu’il ressent d’avoir servi Ould Taya en occupant pendant dix ans la presque totalité des portefeuilles ministériels de la République, et d’avoir siégé, à côté de douze autres membres, au sein du Bureau exécutif du Parti républicain démocratique et social (Prds), le temple vers lequel la quasi majorité des cadres et intellectuels mauritaniens se tournait. S’il a décidé de parler aujourd’hui malgré sa nature taciturne, peu porté vers le verbe, dira en substance Baba Ould Sidi, c’est pour dénoncer la situation actuelle du pays et attirer l’attention des actuels gouvernants sur le danger. Baba Ould Sidi dira n’avoir jamais cherché à blesser ou à écorcher, mais seulement à sonner l’alarme face à des décisions mal pensées qui pourraient déboucher sur un drame incalculables pour ce pays.

C.A

Source  :  L’Authentique le 04/07/2011

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