Métiers informels à Sebkha : Harcèlement fiscal sans frontières

Babacar, Alioune, Mar, maçons de leur état n’en reviennent pas encore.Alors qu’ils étaient à pied d’œuvre pour mettre en place un chape sur le toit d’une maison, située non loin du Robinet Sarakolé, ils se virent condamner à arrêter leurs travaux, par un agent de la Direction des impôts de Sebkha

 

 

«Pour reprendre le travail il faut débourser un certain montant à titre d’impôt», leur fait comprendre l’agent.Le cas pourrait surprendre, mais pas les habitants du 5e arrondissement, car à Sebkha, tout ou presque tout est imposable.

Dans bien des cas ce sont les agents de la Direction des impôts qui sévissent, dans d’autres ce sont purement et simplement les agents de la force publique. Les gérants de salles de vidéo, de Play Station et des «canals», en d’autres termes des salles où on peut suivre des matchs de football, n’iront pas soutenir le contraire. Ils sont sommés de verser 2000 UM, tous les quinze jours. La quittance sur l’audiovisuel, payée à 10 000 UM, annuellement auprès du ministère de la Communication n’est d’aucun secours pour ces gérants. Elle ne concerne que les propriétaires des ventes de DVD, arguent les éléments de la force publique.

A propos des présumées victimes qui ploient sous le joug des «impôts» non justifiés, elles sont celles qui ont une affaire aux petites dimensions, mais tout de même sont rentables, tels que les gérants de salles de vidéo, les ferrailleurs… Le drame est que l’argent prélevé n’est pas réinjecté dans la mise en place des infrastructures de base, au profit des habitants de Sebkha. Il y a de ceux-là, trois ans, la mairie avait décidé de faire payer un impôt de 1500 UM. «La mairie aspire à construire un enclos ou seront parqués les ânes, le soir venu» disait alors l’un de ses employés. En d’autres termes l’objectif des autorités municipales était d’assainir le département. Mais à l’arrivée aucun enclos ne fut construit. Il est temps de bouger pour en finir avec ces impôts qui ne justifient pas. Certes, il arrive que les habitants se révoltent et obtiennent gain de cause. C’est le cas de Dramane, l’homme qui avait engagé Babacar et ses amis pour poser une chape sur sa maison. Mais dans bien des cas, le mot de la fin revient aux rapaces. Pas protégés du tout par les lois, les gérants de salle de vidéo et autres ferrailleurs préfèrent s’entendre avec eux, plutôt que de fermer boutique, à l’instar des gérants de salles de vidéo, de canals, de Play Station de Médina 3, Ilot R.

Samba Camara

Source  :  Le Rénovateur le 02/07/2011

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