Sebkha : Sit in de protestation contre l’enrôlement sélectif

Des centaines de jeunes négro mauritaniens ont protesté vigoureusement ce jeudi 30 juin , dans le département de Sebkha,durant quatre heures d’horloges,contre l’enrôlement sélectif qui prévaut au sein des centres dits d’enrôlement, à travers toute la Mauritanie.

Première d’une série, cette action qui a été soutenue par le Mouvement du 25 février, a mobilisé une grande partie de la jeunesse mauritanienne. Des hommes politiques toutes tendances confondues et des leaders de la société civile ont répondu à un appel lancé, depuis quelques jours sur le réseau social mondial face book. Ils ont brandi es slogans appelant à l’arrêt de cette farce et à la prise en compte de la citoyenneté de toutes les franges de la composante sociale du pays. Gonflés à bloc, les jeunes ont crié leur rage en assenant « Aziz dégage », « carton rouge à Ould Abdel Aziz et à Ould Boilil ».Ils ont appelé à l’enrôlement de tous les citoyens mauritaniens et ont condamné le racisme flagrant qui prévaut en Mauritanie et la volonté des autorités d’exclure d’immenses composantes de ce pays. Sur les banderoles, on pouvait lire également « Ensemble mobilisons nous pour dire non à la négation de notre citoyenneté » ; « Nous n’avons qu’une seule patrie : la Mauritanie ».Selon eux, il est nécessaire que la justice et l’égalité prévalent dans une Mauritanie débarrassée de la discrimination. Il y a eu un impressionnant déploiement des forces de l’ordre (garde et police) qui ont bouclé une bonne partie des axes menant au centre d’enrôlement de Sebkha. La réputation de ce centre est ternie par des sombres histoires d’exclusion et de refus délibéré d’enrôlement des populations négro mauritaniennes. Les organisateurs ont diffusé une déclaration où ils affirment que « depuis son élection au mois de juillet 2009, le Général Mohamed Abdel Aziz a décidé de suspendre l’établissement des pièces d’état civil. Cette décision appliquée par des agents particulièrement zélés, a privé de nombreux enfants noirs (Poulaar, soninké, wolof, Haratin et bambara) de pièces d’état civil, pourtant un droit pour tout citoyen. Le démarrage des opérations d’enrôlement n’a fait que corroborer déplore les initiateurs du sit in, les soupçons selon lesquels le recensement est Destiné uniquement à priver les négro mauritaniens de leur citoyenneté. Cette situation était prévisible dans la mesure où sur des centaines d’agents recenseurs, les noirs ne représentent que 1 % et sur douez cadres devant gérer l’agence nationale de recensement, un seul est noir. Aujourd’hui, tout noir est considéré, regrette le Mouvement, comme forcément d’origine étrangère. Ce problème épineux est aggravé par le cas des déportés de retour qui sont encore des étrangers dans leur pays. Le « Mouvement touche pas à ma Nationalité » s’insurge contre cette discrimination appelle tous les Mauritaniens épris de justice et de liberté à dire non à cette injustice. Un deuxième sit in de protestation se déroulera, le jeudi prochain (7 juillet) devant l’agence d’enrôlement d’El Mina.

Thiam Mamadou

Source  :  lecalame.info le 30/06/2011

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