Ben Ali et son épouse écopent de 35 ans de prison

Zine EL Abidine Ben Ali vient d'être condamné à 35 ans de prison. et son épouse Leila Trabelsi ont été condamnés par contumace à 35 ans de prison pour détournement de fonds publics. Le procès de l’ancien président tunisien déchu, qui se trouve en Arabie Saoudite depuis sa fuite le 14 janvier, s’était ouvert lundi matin devant le tribunal de première instance de Tunis.

Il était notamment accusé des crimes de détournement de fonds publics ainsi que de détention d’armes et de stupéfiants, dans deux affaires distinctes. Les avocats commis d’office avaient réclamé le report du procès pour mieux préparer leur défense. Un de ses conseils, Me Abdesattar Massoudi, a cependant reconnu que le dossier contre l’ex-président et son épouse était substantiel dans l’affaire du palais de Sidi Bou Said, où ont été découvertes d’importantes sommes d’argent et des bijoux.

Ses avocats au Liban multiplient les déclarations

S’il était physiquement absent de son procès l’ex-chef d’Etat qui dirigé son pays d’une main de fer pendant 23 ans, avait multiplié les déclarations via ses avocats installés au Liban. Il s’est défendu dans un message rendu public n’avoir jamais donné «l’ordre de tirer à balles réelles sur les manifestants».

Quelque 300 personnes ont été tuées dans la répression du soulèvement populaire qui a suivi l’immolation à Sidi Bouzid d’un jeune marchand ambulant le 17 décembre et a conduit au départ de M. Ben Ali, près d’un mois plus tard.

Ben Ali agite le flambeau de la menace islamiste

Ben Ali a également expliqué les circonstances dans lesquelles il a quitté précipitamment la Tunisie, le 14 janvier. Il affirme avoir été victime d’un stratagème ourdi par le responsable de sa sécurité, le général Ali Seriati pour lui faire quitter le pays.

Selon lui, le complot dont il se dit victime vise à «représenter la période précédente comme le mal absolu en vue de préparer les Tunisiens à accepter un nouveau système politique élaboré à leur insu et par des extrémistes».

Il s’agit d’une allusion aux courants islamistes réprimés pendant sa présidence et qui sont revenus sur la scène politique tunisienne.

Drogue et armes au palais présidentiel

Dans la seconde affaire, seul ben Ali est visé. Elle a trait à la découverte dans le palais présidentiel de Carthage de drogue et d’armes.

Plusieurs journaux ont qualifié ce procès «d’historique» lundi, soulignant à l’instar de Tunis-Hebdo que pour la première fois de la longue histoire de la Tunisie, «un président mû en dictateur, prédateur et sanguinaire est jugé».

«Un acte de liquidation politique»

Son avocat français Me Jean-Yves Le Borgne, a de son côté dénoncé le procès entamé lundi comme un «acte de liquidation politique» et une «mascarade judiciaire», dans une déclaration à l’AFP.

Comme on lui demandait si l’ex-président comptait revenir à Tunis pour se défendre, l’avocat a répondu: «Certainement pas!». Les autorités saoudiennes ont jusqu’ici fait la sourde oreille aux demandes des autorités tunisiennes de leur remettre M. Ben Ali.

Source: Le Parisien.fr

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