Maîtres Mine et Brahim Ebety : Favorables à une justice transitionnelle

Le passif humanitaire connaît-il un début de règlement ?Les avis diffèrent.

 

 

 

Pour certains c’est indéniable.La prière à la mémoire des victimes des exactions commises au début des années 90, l’identification des lieux où elles auraient été enterrées, en dit long sur la volonté des autorités pour trouver une issue à cet épineux dossier toujours pendant.Pour d’autres, le pays est loin de dépasser le problème posé par les violations des droits humains des années sur la période 1989-1991.Maîtres Mine Ould Abdellah et Brahim Ould Ebety, sont de ceux-là.

Au cours d’une intervention faite dans le cadre du 20e anniversaire de l’Association mauritanienne des Droits de l’Homme (AMDH), hier, à l’Hotêl Wissal. La justice étatique ne saurait prendre en charge la résolution du problème posé par les violations des droits humains, ont laissé entendre les avocats. Pour une raison simple, étant inféodée, elle ne peut que déboucher sur l’impunité. Elle met, en d’autres termes, les auteurs de crimes à l’abri de toutes poursuites.

Unité nationale

«Une prière à la mémoire des morts, l’identification des victimes, des lieux de leur enterrement, c’est bien, mais elles ne résolvent pas le problème», affirment en substance les avocats. Il faut passer par une justice transitionnelle si l’on veut résoudre le passif humanitaire, soutiennent-ils. Celle-ci permettra de faire la lumière sur l’ampleur des exactions, permettra d’identifier les victimes, les auteurs de crimes, offrira la possibilité de poursuivre ces derniers, de réparer les crimes commis et enfin de compte de réconcilier le pays avec lui-même. Pour qu’il ait une justice transitionnelle, il faut la mise en place d’une commission indépendante constituée par la société civile, dira maître Mine. «Nous (les Mauritaniens) sommes capables de trouver une solution au problème du passif humanitaire. Nous devons nous mobiliser pour que d’ici une année, on ne parle plus de ce problème», poursuit-il. «Il est dans l’intérêt de tous résoudre le problème du passif, l’objectif est d’éviter que les actes commis par le passé ne reproduisent», renchérit pour sa part maître Brahim Ebety. En somme les deux avocats se font du souci pour l’unité nationale. A leurs yeux, cette unité ne va se réaliser que lorsque des problèmes comme l’esclavage, le passif humanitaire seront dépassés. Espérons qu’ils seront écoutés.

Samba Camara

Source  :  Le Rénovateur le 01/06/2011

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page