Echos du Parlement : Les ministres dans de sales draps

Le passage devant les parlementaires de certains membres du gouvernement d’Ould Mohamed Laghdaf est une preuve supplémentaire des difficultés qu’ont ces ministres à défendre des politiques dont ils ne semblent pas du tout maîtriser les contours.

 

 

 

Après les dérapages verbaux du ministre du commerce, de l’industrie et du tourisme pour qui les députés parlent pour parler afin d’extérioriser tout ce qui est au fond de leurs tripes, ses deux autres collègues de l’énergie et du développement rural n’ont pas du tout été convaincants. Leur argumentation peu ficelée n’a pas résistée aux assauts très fouillés des députés de l’opposition au point que l’ancien vice président de l’APP, redevenu député de la majorité, Khalil Ould Tiyib s’est étonné des informations très précises et extrêmement complètes dont disposent ces députés de l’opposition alors qu’eux-mêmes de la majorité n’en disposent pas. Exceptionnellement, le député Yacoub Ould Moyne du groupe parlementaire RFD a mis les ministres du commerce et de l’énergie dans une situation peu confortable en ressortissant avec force arguments les innombrables fautes de gestion des sociétés de la Sonimex et de la Somelec. Deux institutions qui constituent aujourd’hui par les dettes qu’elles accumulent, les fonds colossaux qu’elles ont engloutis et les mauvaises prestations qu’elles proposent, un exemple de contradiction et de paradoxe flagrant avec cette politique de lutte contre la gabegie autour de laquelle tourne toute la politique du Président Mohamed Ould Abdel Aziz, et par laquelle il a justifié son action « rectificatrice » du six août 2008. En 2005, juste après le coup d’état, par exemple la Somelec était déficitaire de plus de dix milliards d’ouguiyas. Au départ des militaires du CMJD, ce déficit a atteint dix neuf milliards d’ouguiyas. Pourquoi ? Parce que, la société étatique a été comme beaucoup d’autres sollicitée par les généraux pour la campagne d’un certain candidat. Au renversement du Président Sidi Ould Cheikh Abdallahi en août 2006, le déficit de la Somelec était de 15 milliards. Entretemps, l’actuel ministre de l’énergie a été nommé directeur général de la Somelec. A son départ pour une promotion comme administrateur directeur général de la SNIM, les compteurs du déficit affichaient plus de quarante milliards d’ouguiyas. Et aujourd’hui, à l’ère de la « bonne gestion » et de la « lutte contre la gabegie » les compteurs sont à cinquante milliards. Et, en principe, cette ardoise devrait continuer à augmenter jusqu’à la banqueroute. Les intérêts que la Somelec paye sur ses créances représentent 15% de son chiffre d’affaires alors que les salaires de tout son personnel ne lui valent que 12% de ce chiffre. Une incongruité qui en dit long sur les modes opératoires de très mauvaise gestion qui gangrène les institutions de l’Etat.

Sneiba

Source  :  lecalame.info le 29/05/2011

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