Fonctionnaires et agents de l’Etat victimes des évènements de 89 : Dossier en passe d’être transmis au comité interministériel

L’information nous a été révélée de source d’un membre de la commission nationale de recensement.

 

 

 

Selon lui, après la phase recensement qui s’est opérée en en décembre 2009 pour se prolonger jusqu’en janvier 2010, la commission s’est attelée à un travail de fourmis pour répertorier et catégoriser les 1.136 fonctionnaires et agents de l’Etat issus de ce recensement.

Bien que ce travail ait pris du temps, il semble acquis qu’il a été terminé et le dossier bouclé. La commission a fait son rapport et donné un certain nombre de recommandations en faveur du règlement de ce dossier douloureux pour toutes les catégories de fonctionnaires et agents de l’Etat. « Dans nos recommandations, nous avons dit que les fonctionnaires n’ayant pas atteint l’âge de la retraite doivent reprendre leur travail avec une reconstitution de leur carrière. Etant entendu que l’Etat devra compenser les salaires perdus depuis plus de 20 ans, il y a lieu pour l’Etat de consentir un effort allant au-delà des cinq années que prévoit la réglementation de la fonction publique que ce soit pour les fonctionnaires à la retraite ou non. L’important dans cette affaire est de gagner la paix des cœurs et des esprits », confie notre source. Elle n’a pas oublié non plus de penser dans son rapport et dans ses recommandations aux travailleurs du secteur public et privé (Sonimex, Sonelec devenue Somelec, Snim, Socogim, Somir, Omrg, Office Mauritanien du Tapis (OMT) ou la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (Cnss) etc…
Reste à savoir si l’Etat va s’en arrêter seulement à régler la question de ses fonctionnaires sans se soucier le moins du monde du cas des autres travailleurs du secteur public et privé. En attendant de connaître l’épilogue de ce dossier, il est utile de signaler que le chef de l’Etat, Mohamed Ould Abdel Aziz, lors d’une audience accordée au président de l’AJD/MR, Ibrahima Moctar Sarr, courant mars 2011, audience au cours de laquelle les deux hommes avaient eu à évoquer, entres autres, l’épineux dossier du passif humanitaire ; avait mis en relation son interlocuteur avec son chef d’Etat Major particulier, colonel Dia Adama Oumar afin qu’ils travaillent ensemble sur le dossier et particulièrement sur celui des fonctionnaires victimes de la répression de 1986, des fonctionnaires et agents de l’Etat victimes des évènements de 1989-1991. De source bien informée, une première réunion tripartite regroupant des représentants de l’AJD/MR, de Covire et du FONADH s’est tenue dernièrement dans ce cadre. Mais il y’a fort à craindre que l’extrême politisation de ce dossier ne compromette les efforts déployés par le leader de l’AJD/MR pour son règlement rapide. Car entre l’organisation Covire et le FONADH, rien ne va, le chef d’Etat Major particulier du Chef de l’Etat soufflant toujours sur les braises. D’ailleurs rien dans son attitude décriée, ne vient indiquer encore qu’il soit prêt à agir dans l’intérêt des victimes. Dans ce dossier, il y a encore du chemin à parcourir avant son règlement, tout dépend de la bonne volonté des pouvoirs publics. Mais au vu de ce qui se passe sur le terrain en ce moment, le citoyen lambda ne peut qu’afficher son scepticisme.
 

Moussa Diop

Source  :  Le Quotidien de Nouakchott le 18/05/2011

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