Floraison du trafic des mineurs entre Nouakchott et Riyadh

Une lettre de l’Ambassade américaine basée dans la capitale mauritanienne, publiée par le site
WikiLeaks lève le voile sur le visage hideux d’un grand scandale moral et juridique, dont les fils se tissent entre la Mauritanie et l’Arabie Saoudite avec comme toile de fonds un commerce des plus avilissants des mineures,

 

 

malheureusement acheminées vers des Lieux Saints pour d’autres fins que le pèlerinage.

L’Ambassade US indique, dans la lettre, qui date de 2009 que le phénomène de l’esclavage charnel est répandu en Mauritanie, précisant son utilisation pour métamorphiser les filles mauritaniennes en esclaves organiques dans les palais de riches saoudiens. La lettre rapporte également les détails de ce trafic immoral, expliqués par la présidente de l’Ong spécialisée dans la défense de la condition féminine, l’association des femmes chefs de ménages (AFCF) Aminetou Mint Moctar, ainsi que les aspects de cette opération, en vertu de laquelle, l’esclavage se déplace des foyers des pauvres mauritaniens vers les nantis saoudiens.

Mint El Moctar parle ainsi de l’existence de trafiquants des hommes qui se chargent de la mission de visiter les familles mauritaniennes vivant dans des conditions très difficiles, si et seulement si ces ménages disposent de filles âgées de 5 à 12 ans.Une proposition est alors faite par ces « samsaras » aux parents de la fille pour la marier à un riche saoudien en contrepartie d’un montant relativement grand pour les mauritaniens, situé entre 5 à 6 d’ouguiyas soit environ 20.000 dollars, avec l’engagement de trouver des débouchés pour l’enfant en Arabie ; pour ainsi les envoûter et les contraindre à accepter le marché.

Selon Mint Moctar, ses trafiquants des filles sont généralement liés à des agences de voyage locales dont la mission ne camoufle pas son véritable travail qu’est le trafic des humains.

Une fois l’accord obtenu, la fille est conduite en Arabie Saoudite en compagnie de l’un de ses parents, sinon de l’un des employés de l’agence de voyage en sa qualité d’éducateur.

Selon les informations, cet intermédiaire est rétribué en devises en récompense de ses efforts dans la conclusion de la transaction avec la remarque que le montant des devises accordé diffère selon le charme et l’âge de la fille exploitée. Mint El Moctar indique également que dés son arrivée au royaume saoudite, la pauvre fille est transformée en esclave corporelle de son époux saoudien, avec des abus avant que la mineure n’atteint l’age de puberté. Mais, dés que la soumise charnelle a ses règles ou qu’elle tombe enceinte, elle commence à faire l’objet de désintérêt total de la part de son mari. Selon cette militante mauritanienne, dans ces circonstances, la fille est jetée à la rue, n’ayant plus comme échappatoire que de devenir une débauchée. A ce stade, la lettre évoque des informations similaires à l’esclavage moral des mauritaniennes en Arabie Saoudite, confirmé également par une autre militante du Fonadh Lalla Aicha Sy. Une fille mauritanienne répondant au nom de Aicha a passé 3 ans emprisonnée dans une pièce appartenant à un homme saoudien, le seul a avoir connu toute cette éternité, en plus d’une bonne qui prenait soin d’elle. La lettre renvoie également à reportages réalisés par France 24 sur ce sujet, dont le témoignage d’une fille âgée de 7 ans, appelée Melhri, « achetée » par une personne en Arabie Saoudite, en plus du récit d’une autre fille, qui était contrainte d’abandonner ces enfants après avoir été divorcé par son époux.

Dans ce cadre, Aminetou Mint Moctar a parlé d’un autre type d’esclavage charnel, portant sur l’acheminement de femmes mauritaniennes adultes vers l’Arabie Saoudite pour des fins de débauche. Elle a indiqué également que les agences de voyage proposent à ces femmes le billet, les frais du visa d’entrée en Arabie Saoudite, dans l’espoir de trouver un travail au royaume, mais ces dames doivent s’engager de rembourser cet argent à l’agence de voyage dés qu’elles obtiennent un emploi. Ce qui selon la présidente de l’AFCF les contraint à la dépravation pour honorer leurs dettes. Pour preuve de ces informations, 30 femmes mauritaniennes ont été condamnées pour pratique de la débauche en Arabie Saoudite. Selon les statistiques de l’AFCF, celle-ci a offert le soutien en 2008 à 15 filles mauritaniennes victimes de l’esclavage charnel en Arabie Saoudite, signalant l’enregistrement de 11 cas de nouveaux esclavages corporels en 2009. Les mineures mauritaniennes ne sont pas les seules victimes de l’exploitation sensuelle. En effet, un autre document émis en 2009 par l’Ambassade US dans la capitale yéménite Sanaa évoque le phénomène du tourisme corporel pratiqué par des hommes du Golfe vers ce pays pour pratiquer la débauche avec des mineures dans des hôtels yéménites ouverts dans toutes les villes. Selon Ahmed Ghourchi, membre de l’une des ONG défenseurs des droits de l’enfant a indiqué que des hommes saoudiens voyagent au Yémen pour tisser des relations dépravées avec des débauchées mineures, parfois pour des unions provisoires. Il a informé l’Ambassade de sa totale connaissance au moins de trois mineures yéménites liés par un mariage temporaire à des hommes saoudiens visant à les employer comme débauchées en Arabie Saoudite. Dans ce même cadre, la lettre en question précise que les autorités saoudiennes ne sont pas fermes dans leur lutte contre le trafic des personnes du Yémen vers l’Arabie Saoudite ; étant donné que des saoudiens acheminent quotidiennement des centaines d’immigrés illégaux yéménites dont un grand nombre d’enfants. (alakhbar)

Mohamed Ould Mohamed Lemine

Source  :  Le Rénovateur le 12/05/2011

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