Les Etats du Sahel s’engagent à lutter contre al-Qaida

L’Algérie cherche à accentuer les efforts antiterroristes en coopération avec les Etats du Sahel. Cet effort régional de lutte contre al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) a été l’objet d’un récent sommet organisé à Bamako, la capitale malienne.

 

 

Cette réunion de la Commission conjointe des chefs d’état-major de la région du Sahel (CEMOC) a rassemblé l’Algérie, le Mali, la Mauritanie et le Niger. Elle a coïncidé avec une visite du chef d’état-major de l’armée algérienne, le général Gaid Salah, venu afficher clairement les préoccupations partagées par ces pays.

« Aucun pays du Sahel ne peut répondre seul, parce que la stabilité de la sous-région est étroitement liée à la coopération régionale destinée à contrer tous les dangers, d’où qu’ils viennent », a affirmé le général Salah lors de cette réunion du 29 avril.

Il a également souligné que « plus que jamais, il est temps de renforcer la coopération, l’assistance mutuelle et les efforts communs pour combattre le terrorisme et éradiquer tous les risques et facteurs liés à la subversion et à l’instabilité, afin que nos pays puissent en éviter les terribles conséquences. »

Il a réitéré sa conviction que la coopération est « la seule manière de surmonter le problème dévastateur du terrorisme. »

Cette conférence de Bamako a été organisée au lendemain de plusieurs initiatives prises par les autorités algériennes dans l’objectif du renforcement de la sécurité sur les frontières sud, notamment la construction de nouvelles bases militaires. Les spécialistes algériens ont également récemment lancé la formation de 20 miliciens locaux dans la région d’Ikidiane, dans le nord du Mali.

L’Algérie fait tout ce qu’elle peut pour protéger ses frontières, a déclaré le ministre de l’Intérieur Daho Ould Kablia aux journalistes le 28 avril. Plus tôt dans le mois, il s’était rendu dans les régions situées le long de la frontière avec le Mali et le Niger, où il avait rencontré des personnalités locales pour tenter d’obtenir leur coopération dans les efforts d’éradication du terrorisme.

L’Algérie apporte également une aide financière au Mali pour tenter de prévenir les incursions d’AQMI. Cette assistance vise à empêcher le groupe terroriste de s’implanter sur le plateau de Djado, entre la Libye et le Niger.

Ce sommet de Bamako a été organisé au lendemain de l’arrivée à Alger du ministre malien des Affaires étrangères, Soumeylou Boubeye Maiga, qui a déclaré aux journalistes qu’il était porteur d’un message du Président malien Amadou Toumani Touré pour le Président algérien Abdelaziz Bouteflika contenant une « analyse de la situation dans la région et de nos idées en vue de développer et de renforcer nos relations bilatérales, dans un contexte d’extrêmes agitations dans le cadre duquel toutes les menaces auxquelles nous sommes confrontés sont désormais plus sérieuses. »

« La situation sécuritaire dans la région du Sahel reste grave et préoccupante, et exige que nous combinions nos efforts de manière encore plus intensive afin de trouver les meilleures solutions à cette situation », a déclaré le ministre malien. Il a ajouté que son voyage à Alger répondait à un désir « d’instaurer une sécurité immédiate dans la région et une stabilité plus inclusive et plus durable ».

Le conflit en Libye soulève des inquiétudes parmi les responsables régionaux de la sécurité, qui craignent que les terroristes n’exploitent la situation et la porosité des frontières dans la région. Outre le fait de tirer un signal d’alarme sur la situation en Libye, ce sommet du CEMOC s’est penché sur la coopération sécuritaire le long de la frontière entre l’Algérie et le Mali.

« Nous sommes convenus de consolider les mécanismes qui régissent nos relations bilatérales, afin que des progrès importants puissent être accomplis en 2011 en matière de coopération sécuritaire dans cette région frontalière », a déclaré le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci, à l’issue de cette rencontre.

Il a ajouté que l’Algérie et le Mali étaient parvenus à un accord visant l’organisation de cette coopération en matière de sécurité, dont les détails seront finalisés « dans les semaines à venir. »

Nazim Fethi

Source  :  Magharebia le 09/05/2011

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