Micro finance en Mauritanie: Les gestionnaires de Nissa banque réclament des agréments

Des femmes gestionnaires de Nissa banque ont sollicité, à l’issue d’un atelier de renforcement des capacités et de diversification des produits financiers, tenu mardi(20) et mercredi (21Avril), au centre de promotion féminine d’El Mina, « l’accélération du processus d’agrément de ces structures, de manière à leur permettre de bénéficier de financement de différents organismes ».

 

Dans cette perspective, un vibrant plaidoyer a été fait en direction de la Banque Centrale de Mauritanie et du ministre des Affaires Sociales, de l’enfance et de la famille. Les séminaristes venues d’El Mina, de Kaédi, de Monguel, de Maghama, Ould Yenge, de M’Bout, de Sélibaby, de Maghta Lahjar, de Bababé, de M’Bagne, de Nouadhibou et enfin, Dar Naïm se plaignent des lenteurs administratives dans la délivrance, par la Banque Centrale de Mauritanie, desdits agréments. Ce qui a engendré, indiquent-elles « un retard considérable dans l’octroi de prêt aux adhérentes ». Face au flou juridique qui caractérise actuellement l’existence de ces structures, d’importants fonds sont bloqués, faute d’agrément. Pour preuve, sur les 565 coopératives d’Aleg, seule une centaine a bénéficié de financement, renseigne Mme Khadjetou Fall, présidente de la Nissa banque de la capitale du Brakna. « Les moyens financiers font défaut alors que le besoin est pressant », déplore-t-elle. Les responsables de ces établissements de micro finance espèrent que les autorités seront sensibles à leur requête et donneront une suite favorable à leur doléance, de manière à leur permettre de bénéficier de lignes de crédit. L’accélération du processus d’agrément pourrait, selon diverses sources, « permettre l’introduction du cash transfert aux familles démunies ». Ce mode de transfert permettra aux familles qui enverront leurs filles à l’école de disposer de fonds substantiels destiné à les épauler dans leur vie quotidienne et à les encourager à maintenir leurs filles à l’école. 140 000 femmes sont affiliées au réseau des Nissa banque à travers la Mauritanie. D’ailleurs, la mise en place de ces structures de microcrédits a amélioré, reconnaît Mme Diop Aminata, présidente du Nissa banque de M’Bagne, qui vient d’enregistrer 600 nouvelles adhésions, « sensiblement les conditions de vie de bien de femmes et leur ont permis de disposer d’une autonomie financière. Des changements notoires sont notés dans le domaine de la scolarisation des filles, de nutrition, d’hygiène, d’espacement des naissances et de planning familial… », se réjouit-elle. La structure de M’Bagne et celle de Bababé affichent, faut_ il le rappeler, les meilleurs performances. Mise sur pied en 1997 à travers le pays, les Nissa banque ont connu plusieurs étapes. En 2009, le processus d’agrément a nécessité une étude de faisabilité. Celle-ci avait préconisé un agrément individuel. Six Nissa banque avaient été sélectionnées sur les 15. Les autres devraient suivre. Toutefois, des écueils subsistent. Les premières demandes, déposées depuis le dernier trimestre de l’année 2010, sont toujours en instance. Cette situation a engendré des répercussions négatives au niveau du fonctionnement des structures qui à l’heure actuelle ne peuvent octroyer des crédits à leurs sociétaires, en raison de l’absence de possibilité de financement. Cette étude avait préconisé aussi le développement de la micro finance de produits financiers islamique. En la matière, la demande de financement est forte. Il s’agira de permettre aux membres des différentes Nissa Banque de renflouer leurs caisses sur des fonds propres. Au-delà de la micro finance, les Nissa banque jouent un rôle qualifié « d’important » dans la mobilisation sociale, d’éducation, de santé, de nutrition, du lavage des mains, de promotion de l’allaitement maternel exclusif, de la prévention du paludisme (utilisation de moustiquaire imprégnée, de lutte contre le VIH/SIDA, de l’assainissement (introduction des latrines), d’éducation des jeunes filles. Après avoir facilité l’accès des femmes au crédit dans notre pays, les Nissa banque ont joué également un rôle extrêmement positif dans la participation de la femme au niveau de la gestion communale. Aussi un rôle pionnier aura été joué par ces structures dans la culture de la paix d’autant plus que ces établissements regroupent des femmes venant de différents horizons. Un brassage culturel s’est noué à travers des pans entiers de la société mauritanienne. Enfin, les participantes se sont félicitées de l’appui considérable apporté par l’UNICEF, dans le cadre du financement des microprojets féminins ainsi que la lutte contre la pauvreté et le développement du secteur informel.

Thiam

Source  :  lecalame.mr le 21/04/2011

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