devant les représentants des Partis qui le soutiennent. Comme à l’accoutumée, la cohérence dans l’analyse, la vision stratégique, la nette perception des réalités nationales aiguës, la courtoisie dans les propos, la hauteur de vue, le respect de l’adversaire n’ont pas été les traits dominants. Qui pouvait en douter ? Sans vouloir répondre aux points évoqués par Mohamed Ould Abdelaziz à cette occasion, nous nous limitons ici à rétablir la vérité vis-à-vis des propos malveillants tenus sans réserves aucune à l’encontre de l’Opposition démocratiques et ses leaders historiques, et à l’égard d’Ahmed Ould Daddah en particulier. Ould Abdelaziz s’est, dit-on, livré à une tentative puérile de division de l’opposition; il a cherché à distinguer les dirigeants qui ont « une vision politique correcte » de ceux qui posent invariablement « des doléances personnelles ». Peine perdue ! Il ne trompera personne. En effet, les trois dirigeants que Ould Abdelaziz met en cause – sur des registres différents -, se sont connus à travers la longue et opiniâtre lutte politique qu’ils ont menée et mènent encore dans l’intérêt supérieur de la Mauritanie ; ils s’assignent comme objectifs l’instauration d’institutions démocratiques véritables. Ensemble, ils ont fait face à l’arbitraire .Chacun selon ses convictions et son parcours personnel, ils sont habités par l’idéal démocratique et patriotique. A aucun moment de ce long parcours, les intérêts particuliers n’ont constitué pour eux, contrairement à bien d’autres dirigeants, des enjeux ou des préoccupations à satisfaire. Ensemble, ils rejettent sa politique. C’est sur ce socle de valeurs qu’ils sont unis.
Ould Abdelaziz a cru devoir jeter son anathème en particulier sur la personne d’Ahmed Ould Daddah qui, lors de leurs différentes rencontres, ne lui aurait posé que « des problèmes personnels » comme « ceux des hommes d’affaires et cadres de l’opposition ». Il ne fait pas de doute que le leader de l’opposition démocratique a, plus d’une fois, invité Ould Abdelaziz à être le président de tous les mauritaniens et à respecter les principes qui gouvernent l’Etat et la chose publique ; il a vainement attiré son attention sur le danger que constitue pour le pays tout entier et pour tout pouvoir le traitement inégal des citoyens en fonction de leur appartenance politique, sociale ou familiale.
Sachez-le, Monsieur le président, et faites le savoir autour de vous, que Monsieur Ahmed Ould Daddah ne pose pas là des problèmes personnels mais rejette simplement et fermement la stigmatisation de groupes entiers de mauritaniens qui sont en droit d’obtenir un égal accès aux services et charges publics : emplois publics, marchés publics, impôts, accès aux medias publics, aux équipements collectifs ; il a demandé que les cadres mauritaniens, sans distinction, accèdent aux hautes fonctions selon leur mérite et non en fonction de la puissance du lobby auquel ils appartiennent ni selon leur proximité du pouvoir. Il n’a pas la même conception patrimoniale du pouvoir que vous .A elle seule, cette raison suffit pour le maintenir dans l’opposition.
Dans ces conditions, pensez-vous, Monsieur le président, que dénoncer l’accaparement des moyens de l’Etat par un groupe restreint au détriment du reste du peuple mauritanien constitue une doléance personnelle ?
Quelle que soit la réponse que vous apportez à cette interrogation, ne perdez pas de vue qu’il est unanimement admis que la motivation de Ould Daddah ne se situe pas sur ce terrain on ne peut plus dérisoire. Votre angle de tir n’a-t-il pas été en la circonstance mal calculé ? Les premiers à se poser cette question ou même à y répondre par l’affirmative n’ont été autres que les membres de votre assistance et vos soutiens. A l’issue de ses différentes rencontres avec vous, Ahmed Ould Daddah a toujours fait des comptes rendus fidèles à la direction de son parti et à ses partenaires de l’opposition démocratique. Jamais, il ne s’est départi vis-à-vis de vous et des fonctions auxquelles vous avez accédé – Dieu sait comment – des règles de courtoisie. Il s’est toujours abstenu de donner des détails ou de reprendre mot à mot les propos probablement non séants que vous utilisez pour faire part d’une opinion que certainement il ne partageait pas. Pour lui, le débat démocratique et la discussion autour de la chose publique doivent se dérouler dans la dignité.
Par ses faits et gestes quotidiens, par son style de gouvernement, par sa perception sommaire de la chose publique, par les promesses données à tout vent et bien sûr non tenues, le pouvoir en place a tout simplement prouvé qu’il est incapable de faire face aux défis majeurs qui interpellent la Mauritanie, et au-delà de ses frontières, l’ensemble de notre sous région. Ne devriez-vous pas en tirer toutes les conséquences ? Beaucoup de mauritaniens le pensent.
Nouakchott le 20 Avril 2011
La Direction de la Communication