Les investitures UPR ont été calamiteuses dans la plupart des moughataas concernées par le renouvellement partiel du Sénat série B. Du coup, craignant que les votes sanctions à travers les candidatures indépendantes ne portent un coup politique sévère à l’UPR,
hauts fonctionnaires de l’Etat, diplomates, ministres, directeurs de société, notabilités tribales et religieuses sont mobilisés au plus haut niveau pour barrer la route aux candidats à la candidature UPR entrés en dissidence
En fait les vieilles méthodes du PRDS sont remis en scelle à cette fin. Sélibaby, Bababé, Keur Macène, Kankossa et autres départements à l’Est leurs conseillers municipaux sous pression et menaces de toutes sortes pleuvoir à longueur de journée. De sources bien informées, certains conseillers qui ont juré la perte politique de l’UPR ont préféré se mettre à l’ombre, attendant le jour J pour aller voter pour leur candidat quel que soit ce cela va leur coûter. « Nous ne sommes pas des moutons et on ne nous insulte pas », lâche un conseiller municipal d’une commune départementale de Sélibaby. A Bababé aussi, la plupart des conseillers municipaux digèrent mal que l’UPR ait investit un candidat qui n’a rien à voir avec le département. « Il n’est pas question pour nous de voter pour ce candidat. Il ne partage rien avec nous et ne nous connaît pas. Que l’UPR utilise tous les moyens mais notre vote ne sera pas en faveur de ce préposé des douanes. Nous sommes au courant des manœuvres d’intimidations en cours dans le département mais c’est peine perdue. Aucun bababois qui a du sang dans ses veines, n’acceptera de laisser passer ce mépris fait aux populations du département », hurle un conseiller municipal d’El Vorah que nous avons rencontré.
Comme pour confirmer les veilles méthodes du PRDS, Boidiel Ould Houmeid
président du parti El Wiam, Boidiel Ould Houmeid qui était récemment reçu en audience par le Premier ministre Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, déclare à sa sortie que le ministre de l’Intérieur, supposé être neutre, dans le déroulement de l’élection pour le renouvellement partiel du Sénat est fortement impliqué. Enfonçant le clou, il a ajouté que des réunions politiques sont organisées dans le bureau du ministre de l’Intérieur qui pèse de tout son poids pour influencer le vote prochain des conseillers municipaux dans le département de Keur Macène.
Ould Houmeid a en outre pointé du doigt certains hommes d’affaires qui, selon lui, sont entrain d’offrir de l’argent pour les conseillers qui accepteraient de voter en faveur de leur poulain. Il a même précisé que les conseillers sont désormais cotés dans cette bourse, à trois millions d’ouguiya.
Même s’il y’a des conseillers prêts à faire la sourde oreille aux avances, ils sont encore nombreux qui peuvent succomber aux propositions pécuniaires alléchantes du pouvoir pour se retourner contre leurs élus du cœur. Les élections sénatoriales étant un foirail au plus offrant, on peut dire que rien n’est encore acquis pour les uns et les autres tant que le résultat n’est pas proclamé. « Quand la nécessité entre par la porte, l’amour sort par la fenêtre ». A méditer !
Moussa Diop
Le Quotidien de Nouakchott
