Dans cette perspective, la propension du changement attendu aujourd’hui est d’abord celle de sa tête de pont. C’est-à-dire le premier Ministre, et probablement son staff qu’il a lui-même choisi. Il faut cependant espérer qu’un éventuel changement n’installe le pays dans une instabilité gouvernementale chronique, préjudiciable au suivi des dossiers stratégiques pour le pays et que le choix d’un nouveau premier Ministre –consensuel- tourne la page de la logique politique de partage régionaliste du pouvoir. Il est clair, cependant, que d’un autre côté l’on ne peut continuer à se complaire, au nom de cette stabilité, remise d’ailleurs en question par les deux mini-remaniements opérés depuis l’élection de juillet 2009, dans une logique de statu quo tout aussi pernicieux pour la réalisation du programme électoral sur lequel le président Mohamed Ould Abdelaziz a été élu par la majorité des mauritaniens. Une autre question pourrait concerner le degré d’ouverture plus équitable vers la majorité politique et pourquoi pas vers les partis politiques d’Opposition les plus représentatifs (RFD, APP, Tawassoul). Raisonnablement pourtant, une telle ouverture ne pourrait se faire qu’à l’issue de nouvelles élections législatives pour jauger d’une prétention de représentativité.
Mais à l’heure actuelle, le souci premier du président de la République et de la majorité qui le soutient devrait être de raffermir, rebâtir même, la confiance secouée par l’inefficacité du gouvernement par ces temps de contestations sociales grandissantes. Sans prétendre à l’exhaustivité, en raison même de l’accès récent de plusieurs ministres aux commandes de leurs départements, et auxquels l’opinion semble leur accorder un répit, une majorité de ministres de l’actuel gouvernement reste décriée. Si quelques rares ministres sortent leurs têtes de l’eau, comme les Ministre des affaires étrangères, de l’intérieur ou encore de l’urbanisme, l’opinion publique a comme une révulsion d’une grande majorité des membres du gouvernement comme c’est le cas pour les ministres des affaires économiques, de la culture ou celui du commerce…Une aversion indissociable de leurs bilans alors que pour d’autres de leurs collègues, l’opinion ne s’en rappelle que lors qu’ils font leurs apparitions lors des réunions hebdomadaires du gouvernement. Ce qui en dit sur leur «oisiveté»…politique.
Jedna DEIDA
Source: Le Quotidien de Nouakchott