Yémen : le président promet de quitter le pouvoir, l’opposition refuse de le croire

ali-abdallah-salehContesté dans la rue et fragilisé par une série de défections au sein de son régime, Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, a fait, mardi 22 mars, une nouvelle proposition aux opposants qui demandent son départ depuis fin janvier : il a proposé de quitter la présidence du Yémen d’ici à janvier 2012 après des élections législatives.

« Le président Ali Abdallah Saleh a déclaré qu’il remettrait le pouvoir via des élections [législatives] et la formation d’institutions démocratiques à la fin de l’année 2011 ou en janvier 2012″, a indiqué Ahmed Al Soufi, responsable des relations avec la presse du président yéménite. Mais il « ne s’effacera pas sans savoir à qui il remet le pouvoir », a-t-il précisé. Selon son porte-parole, M. Saleh aurait informé les responsables yéménites, les officiers de l’armée et les chefs de tribus de son intention, lors d’une réunion lundi soir. Le président a précisé qu’il ne souhaitait pas transmettre le pouvoir aux militaires.

Quelques heures après cette proposition, le mouvement de contestation, qui avait déjà rejeté une propostion similaire formulée le 10 mars a, sans surprise, rejeté cette nouvelle offre et demandé le départ immédiat du président, cinq jours après que des tirs attribués à des partisans du régime contre des manifestants à Sanaa ont fait 52 morts et 125 blessés.

 

Blindé déployé à proximité de la Banque centrale à Saana, le 21 mars 2011.

Blindé déployé à proximité de la Banque centrale à Saana, le 21 mars 2011.AFP/AHMAD GHARABLI

RALLIEMENTS ET MOUVEMENTS DE BLINDÉS

Les défections d’officiers et de fonctionnaires se poursuivent à Sanaa. Des militaires et des fonctionnaires se sont succédé pendant la matinée à la tribune sur la place de l’Université pour annoncer leur ralliement à la « révolte des jeunes ». La veille, des chefs de l’armée, dont le général Ali Mohsen Al-Ahmar, responsable du Nord-Est qui comprend la capitale, avaient annoncé leur ralliement à la contestation populaire d’Ali Abdallah Saleh. De nombreux ambassadeurs du Yémen ont également appelé le président Saleh à quitter le pouvoir. Des chars relevant des unités de l’armée fidèles au général Ahmar étaient déployés autour de la Banque centrale, du siège du Congrès populaire général et d’installations vitales à Sanaa, ont indiqué les témoins.

Dans le même temps, des blindés appartenant à la garde présidentielle, dirigée par le fils du président, Ahmed Saleh, et aux forces spéciales, commandées par son neveu Tarek Saleh, étaient déployés autour du palais présidentiel.

Source: LEMONDE.FR avec Reuters et AP

 



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