Cependant, après la ‘déflagration’ du pouvoir en Libye et l’éventuelle menace que représente le dirigeant libyen à travers la création des zones de turbulence dans le Maghreb par le biais, bien sûr, des trafiquants de drogues et mercenaires et autres regroupements obscurantistes, les pays riverains de la Jamahiriya sont dans l’obligation d’adapter une position ferme à l’encontre de ce dernier.
En cette occurrence, la situation en Libye dérange. Notre pays est impliqué directement ou indirectement dans ce conflit ou guerre civile qui affecte la sous région. Membre actuel d’un comité ad hoc de haut niveau de l’Union africaine sur la Libye, la Mauritanie est sur le devant de la scène.
Pourtant, elle n’est pas, elle-même, à l’abri des secousses qui se sont senties par -ci, par- là notamment dans le monde arabe.
Ceci étant, notre pays est toujours dirigé lui aussi par des alliés claniques voire ethnico-tribaux. Son système éducatif est défaillant au même titre que celui de la séparation des pouvoirs.
Le cas du sénat est flagrant, une chambre haute qui devrait être utile, car elle a des pouvoirs énormes, issue de la décentralisation, source du développement local et global par la gestion de proximité, elle devient pour les uns et les autres une illustration frappante de l’inefficacité du système politique du pays.
D’ailleurs, l’opposition boycotte le renouvellement du tiers de cette chambre, laissant le champ libre à la vision unilatérale de l’exercice du pouvoir par une majorité qui a su se maintenir avec l’ensemble des systèmes politiques depuis la création de la République en 1960, jusqu’aujourd’hui.
Des propositions sous fond de crise socioéconomique ont été, par ailleurs, avancées pour éviter le chaos chez nous.
Je me contente, à cet égard, à mon tour d’évoquer des suggestions, loin d’être exhaustives, partagées, en partie, par des partis politiques de la place. Il est question de :
-créer un système judiciaire indépendant du pouvoir exécutif
-choisir un système parlementaire capable de proposer des lois constructives
-codifier un vote législatif sur une base historique et selon les compétences académiques et associatives des candidats ;
-Réglementer selon une base de qualification les candidatures des conseillers municipaux ;
-décentraliser le pouvoir au vrai sens du mot ;
-dissocier le ministère de la décentralisation de celui de l’intérieur
-réformer le système éducatif en confiant cette tâche aux anciens professionnels, enseignants et instituteurs compétents et expérimentés ;
-motiver le personnel des administrations étatiques par une politique incitative à la créativité ;
-créer un environnement propice à l’unité nationale
-engager une réforme sociale permettant une vraie lutte contre le chômage et la pauvreté
– consolider et réglementer le secteur privé
– Eloigner l’armée de la politique
– Etc
Mohamed Fouad Barrada
Source : La Tribune via barrada.unblog le 20/03/2011