Sous-traitance : Un genou à terre

Issa* travaille pour le compte de Kinross.

 

 

Comme la plupart des employés de la société spécialisée dans l’exploration aurifère à Tasiast, il a droit – de temps à autre – à un congé d’une semaine.Habituellement il en profite pour venir à Nouakchott, afin de réparer ses forces.Mais de passage dans la capitale, récemment, Issa n’a eu le loisir de rester à la maison, il était sur la brèche tout le temps, pour compléter son dossier afin de se faire embaucher par Kinross.

Eh oui, Issa – après deux longues années de travail à Tasiast -, a enfin eu une promesse de recrutement de la part de Kinross. Son cas n’est pas isolé. Un groupe de travailleurs viennent de se débarrasser de l’encombrant sous-traitant qui les exploitait à Tasiast. Résultat, ils sont désormais titulaires d’un contrat de travail renouvelable tous les trois mois qui le lie directement à Kinross, et ont eu droit à une augmentation de salaire. Ils doivent leur victoire à leur persévérance. Travailleurs pour le compte de Red Back Minning, puis de Kinross qui a repris l’exploration aurifère à Tasiast, après le départ de Red Back Minnig, ils gagnaient relativement bien leur vie, comparés à nombre des travailleurs. Mais seulement voilà, ils n’étaient pas satisfaits. La sous-traitance s’engraisser sur leur dos. Pour gagner plus il faillait s’en débarrasser. Comment mettre fin à l’odieuse exploitation? En appelant les pouvoirs publics à la rescousse. Le premier magistrat du pays, Ould Abdel Aziz, de passage à Zouerate leur promet qu’il fera en sorte qu’ils soient recrutés. Les jours qui vont suivre n’apporteront aucun changement à leur situation. De passage une nouvelle fois à Zouerate, Mohamed Ould Abdel Aziz réitère sa promesse. Les travailleurs patientent en vain, mais savent désormais à quoi s’en tenir. En effet, ils se rendent compte que pour s’en sortir mieux vaut compter sur eux-mêmes que les pouvoirs publics. Ils reviendront à la charge. Leurs interlocuteurs ne sont autres que les dirigeants de Kinross. A ces derniers, ils répéteront sans cesse qu’ils ont droit à un recrutement. Ces travailleurs, ayant longtemps servi, utiliseront l’ancienneté comme argument. Leur doléance trouvera satisfaction au début de mars 2011. Feront-ils des émules ? Difficile de répondre à cette question, mais une chose est sûre, leur cas montre que les travailleurs peuvent tordre le cou à la sous-traitance qu’ils ne cessent de décrier. Il leur suffit de faire preuve de persévérance pour mettre fin à cette pratique néfaste. Car les arguments (ancienneté, etc) dont ils disposent ne manquent pas.

Samba Camara

NB : * Le prénom utilisé est un pseudonyme

Source  :  Le Rénovateur le 17/03/2011

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