Les participants à cette rencontre de quatre jours avaient pour objectif de mettre en place un réseau des femmes élues en Afrique et de tracer une feuille de route pour cette nouvelle structure.
« Il vise à offrir aux femmes élues locales d’Afrique un espace d’échanges sur les problèmes spécifiques rencontrés dans leurs régions », a expliqué Jean-Pierre Elong Mbassi, secrétaire général de Cités et gouvernements locaux unis d’Afrique (UCLGA).
L’objectif est « de situer le rôle tenu par les collectivités locales africaines dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), en particulier l’objectif numéro trois relatif à la promotion de l’égalité et à l’émancipation des femmes », a-t-il ajouté.
Les personnes présentes ont élu un bureau composé de quinze femmes, chacune représentant un pays africain différent, et elles ont également désigné cinq vice-présidentes issues de chacune des régions d’Afrique.
Une Marocaine a été élue présidente de ce réseau. Milouda Hazeb, qui préside l’arrondissement d’Annakhil à Marrakech, a reconnu qu’il s’agissait « d’une lourde responsabilité », mais elle a déclaré compter sur ses homologues pour atteindre les objectifs fixés, « à savoir promouvoir la femme et l’aider à avoir la place qu’elle mérite sur la sphère politique ».
« C’est un défi que nous devons affronter pour développer la région de l’Afrique. Car de toute façon, que nous soyons marocaines ou appartenant à un autre pays d’Afrique, nous sommes toutes d’accord pour atteindre ensemble les mêmes objectifs », a-t-elle déclaré à Magharebia.
Fatimetou Abdel Malik, maire de Tevragh-Zeina, une banlieue de Nouakchott, a affirmé que ce forum a été une occasion idéale pour les élues africaines de se rencontrer, de discuter et d’échanger des idées .
« Il faut veiller à ce que cette structure ne tombe pas dans l’oubli comme d’autres structures dans le passé », a mis en garde Abdel Malik. « Ceci nous incombe en tant qu’élues, membres de ce réseau, mais revient aussi aux différents partenaires au développement, qui doivent nécessairement nous soutenir et nous accompagner pour qu’on puisse atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés en tant que femmes élues d’Afrique. »
Mounia Ammerfeki, qui préside une commission au sein de l’Organisation des femmes arabes et travaille comme magistrate au ministère tunisien de la Justice, a expliqué que la mise en place de ce nouveau mécanisme régional aura « un rôle prépondérant à jouer, notamment pour renforcer la situation des femmes élues dans leurs collectivités locales, pour promouvoir leur rôle et les soutenir ».
« Ce qui les aidera à s’acquitter de leurs fonctions comme cela se doit, d’autant plus que les Objectifs du Millénaire pour le développement sont justement axés sur le rôle des collectivités locales », a-t-elle ajouté.
Pour sa part, la militante Bouchra Barrijal a dit que ce réseau est « une action très importante en vue de démarrer un chantier qui aspire à donner plus de chances aux femmes ».
« Car il s’est avéré dans tous les pays du monde qu’on ne peut pas parler de véritable démocratie et du développement effectif d’une société en l’absence des femmes », a-t-elle conclu.
Imrane Binoual
Source : Magharebia le 15/03/2011