Le Président de la République: « Nous resterons grandement soucieux de l’indépendance de la justice

et du respect du principe de séparation des pouvoirs « .

 

 

 

Le Président de la République Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz a affirmé que l’indépendance de la justice dans notre pays est une option découlant de  » notre volonté politique à construire l’Etat de droit sans lequel nous ne pouvons pas mettre en place  » des institutions démocratiques servant le développement économique et social dans le pays et protégeant la dignité et les droits de l’homme dans tous les domaines.
« Pour cela, nous resterons grandement soucieux de l’indépendance de la justice et du respect du principe de séparation des pouvoirs », a jouté le Président de la République dans son discours d’ouverture, lundi matin au Palais de justice à Nouakchott, de la nouvelle année judiciaire.
Voici ce discours dans son intégralité:
« Monsieur le premier ministre,
Messieurs les membres du Gouvernement,
Monsieur le président de la Cour suprême,
Messieurs les présidents des missions diplomatiques,
Monsieur le procureur général près la Cour suprême,
Messieurs les présidents de cours,
Messieurs les juges,
Monsieur le bâtonnier de l’Ordre national des avocats,
Messieurs, Mesdames,
L’évènement qui nous réunit aujourd’hui est une occasion d’explorer l’avenir du plus important pilier de l’Etat, à savoir la justice. Comme je l’ai dit à plusieurs occasions, une société où ne règne pas la justice va disparaître inéluctablement, car l’injustice constitue l’une des causes des conflits et représente une pratique ignoble dans toutes les religions et toutes les législations.
C’est pourquoi Allah s’est interdit l’injustice et l’a interdite pour ses sujets. Il a ordonné la justice, même avec les ennemis.
Messieurs les membres de l’honorable famille judiciaire,
Les instructions de la religion musulmane et la teneur de nos lois inspirées de cette religion demeurent le meilleur rempart contre la détérioration de la justice dans notre pays. Cependant, et en dépit des efforts visibles déployés par l’Etat pour améliorer les conditions matérielles et morales des juges, nous constatons que la situation de la justice a encore grand besoin de réformes pertinentes et efficaces.
Notre insistance sur la nécessité de réformer la justice demeure liée au rôle fondamental que le juge doit jouer dans ce cadre. C’est pourquoi, l’étique du juge a été choisie comme slogan de la nouvelle année judiciaire.
Honorables présents,
Les devoirs des juges, l’importance des prérogatives qui leur sont attribuées et le rôle direct de celles-ci sur l’individu, sur la société et sur l’Etat ont ancré dans les consciences des personnes soucieuses de la souveraineté de la loi beaucoup de principes, de valeurs, d’us et de traditions qui doivent caractériser le comportement des juges.
Le juge doit en effet être indépendant et neutre dans la pratique de sa mission et doit être basé sur son appréciation professionnelle des faits et des motifs juridiques.
Messieurs, Mesdames,
La mission noble du juge lui impose, en toutes circonstances, d’éviter tout ce qui est de nature à altérer la confiance des justiciables dans la souveraineté de la loi et l’indépendance de la justice. Le juge doit également se conformer au devoir de droiture, d’égalité, de neutralité, de confidentialité, de bon suivi des procédures, d’intégrité, de sincérité et de respect des dispositions de la loi.
Messieurs, Mesdames,
Si le rôle du juge est fondamental dans la diffusion de la justice entre les gens et de la quiétude dans les milieux sociaux, celui des auxiliaires de la justice comme les avocats et les greffiers n’en demeure pas moins important car c’est un moteur essentiel et un élément efficace de la contribution à la réalisation de la justice et à l’affirmation de la souveraineté de la loi.
Les avocats, de façon particulière, doivent sauvegarder en permanence l’honneur de leur message humain élevé.
Honorables présents,
Je ne pourrais qu’affirmer, à cette occasion, que l’indépendance de la justice dans notre pays est une option découlant de notre volonté politique à construire l’Etat de droit sans lequel nous ne pouvons pas mettre en place des institutions démocratiques servant le développement économique et social dans le pays et protégeant la dignité et les droits de l’homme dans tous les domaines.
Pour cela, nous resterons grandement soucieux de l’indépendance de la justice et du respect du principe de séparation des pouvoirs.
Pour finir, je déclare ouverte, avec la bénédiction d’Allah, l’année judiciaire 2011 et je souhaite succès à chacun de vous dans ses missions nobles ».

Source  :  AMI le 14/03/2011

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