SOS citoyens maltraités

Vendredi 11/3/2011, à 23 h 20 min environ, un mini bus 12 places des transports en commun en provenance de Kaédi avec à son bord 11 mauritaniens et un 1 étranger a été arrêté par le poste de gendarmerie mobile 32 pour ce qui devait être un contrôle de routine.

 

 

Il est demandé aux passagers de présenter leur pièce d’identité. Après vérification, tout le monde est en situation régulière. Le gendarme en faction fait appel à un collègue pour un contrôle plus poussé, ce qui jusque là n’était pas contraire à la règlementation. Les bagages sont pris un à un, sous l’éclairage des phares de leur véhicule et des lampes torche, déballés du plus grand boubou au plus petit pagne. Les passagers ont voulu les laisser faire leur travail, quoi de plus normal? La conscience professionnelle doit être encouragée et même facilitée.

Ce qui n’est pas du tout normal par contre c’est ce qui va suivre. Un autre véhicule ralentit derrière le mini bus, c’est une voiture de luxe 4/4 flambant neuf avec deux passagers à son bord. Le premier gendarme alla vers eux. Et là, surprise! Non seulement notre homme de loi ne leur demande pas leurs pièces d’identité mais les laisse partir sur le champ. Les passagers du mini bus, médusés, lui demandent les raisons de cette attitude. Il répond tout bonnement que le véhicule venait de Ouad-Naga selon ses passagers. Outragés, nos chers citoyens venant de Kaédi lui demandent si leur ville ne fait pas partie de la Mauritanie ou si c’est le fait d’être Noirs ou de voyager en mini bus qui faisait d’eux des suspects.  

La sécurité de notre pays doit être assurée par des hommes et des femmes censés être justes avec l’ensemble des citoyens. La justice doit-elle se baser sur des critères ethniques ou raciaux? Doit-on continuer à subir des vexations et du mépris à cause de la couleur de sa peau ou de son origine géographique? Les forces de l’ordre et de sécurité doivent-elles privilégier leurs sentiments au détriment de la justice sociale et de la sécurité de notre territoire? Le terrorisme et le banditisme sont-ils l’apanage d’une ethnie ou d’une zone géographique ?

Nos autorités nationales et régionales doivent se montrer très vigilantes vis-à-vis de leurs agents afin que des dérives raciales et régionalistes soient évitées dans l’intérêt de notre cher pays. Les routes nationales doivent être des voies de communication et de rapprochement entre les fils et les filles de ce pays et non une hantise pour les uns et un privilège pour les autres.

Que signifie la couleur de la peau dans la nationalité ? Un Haalpulaar, un Soninké ou un Wolof n’est pas forcément étranger comme un Maure Hassani n’est pas forcément mauritanien. Les exemples historiques et géographiques ne manquent pas. Rien ne prouve que les passagers du véhicule 4/4 fussent mauritaniens, rien ne prouve non plus que leur voiture ne contenait pas des armes ou de la drogue. Alors que le contrôle minutieux du mini bus a blanchi de facto ses passagers de tout soupçon.

Ressaisissons-nous avant qu’il ne soit trop tard, avant que les vieux démons du racisme et de la xénophobie ne détruisent ce que nous avons de plus cher : notre pays. Battons nous contre tous les hommes et toutes les femmes qui œuvrent dans l’injustice dans tous les domaines. La Mauritanie appartient à tous ses fils et à toutes ses filles sans distinction de races ni de couleurs. Que ceux qui vont à l’encontre de cette réalité soient punis.

Quelle douleur, quelle indignation et quelle honte pour des citoyens et des cadres de ce pays de se voir piétinés par des agents subalternes tout simplement à cause de leurs origines ethniques ou raciales.

Le président des pauvres doit sévir contre tous ces agents de maintien de l’ordre qui s’adonnent à des exactions en faisant subir toutes sortes de vexations aux citoyens ordinaires.   

A bon entendeur !

Medina Bourana TOURE

 

Source  :  Maurifemme le 13/03/2011

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page