UFP : Communiqué du 09/03/2011

Le pouvoir en place a recouru, hier après-midi, à la brutalité aveugle  et disproportionnée pour réprimer les jeunes manifestants en dépit du caractère délibérément pacifique de leur mouvement, depuis son déclenchement, il y a quelques semaines.

 D’ailleurs, jusque-là, le régime a bien toléré ces manifestations et eu une réaction positive allant de leur couverture médiatique à la tentative de récupération politique.

Que s’est-il donc passé, entre-temps, pour que cette jeunesse perçue par le régime   comme  exerçant, pacifiquement,son droit  constitutionnel de manifester , devienne , tout à coup, à ses yeux, une bande de hors-la loi qui doit être réprimée avec une telle violence ?

Le régime a très mal apprécié la situation à double titre : d’abord lorsqu’il a misé  sur la faible détermination des jeunes à poursuivre leurs manifestations pacifiques jusqu’à la satisfaction de leurs revendications légitimes et en optant pour la politique de l’autruche plutôt que de traiter, avec la célérité requise, lesdites revendications.
Il se trompe encore aujourd’hui  en faisant le choix de la provocation et en tentant d’étouffer, dans l’oeuf, ce mouvement.

Nous avions mis en garde le pouvoir de céder à la tentation de la répression pour bafouer les libertés et droits publics dans ce contexte où le vent de changement balaie l’ensemble du monde Arabe. Nous précisions, alors que la meilleure façon d’y faire face, serait de traiter ce mouvement de manière positive.
Force est de constater, cependant, qu?en dépit des mutations régionales et internationales, le régime en place persiste dans son style fait de répression et d?exclusion face aux opposants.
C’est dans ce cadre que vient d?être interpellé, une nouvelle fois, le vice-président du parti de l’avant-garde, M. Moulay El Arby , sous  le prétexte fallacieux  de lutte contre la gabegie qui s’est avéré n?être qu’un alibi pour régler des comptes avec les opposants .

Tout le monde se souvient, en effet, des pressions que des lobbies connus avaient exercé  sur M. Moulay El Arby lorsqu’il était directeur général de la SONIMEX  avant le coup d’Etat de 2008 et la résistance courageuse qu’il y avait opposé, ce qui conduira les mêmes groupes  à s’acharner sur lui dès le lendemain du coup d’Etat  en le limogeant de son poste et lui imposant des poursuites  judiciaires avant de le jeter en prison  d’où il finira par être libéré une fois son innocence établie. Mais cela n’a pas suffi pour convaincre  les lobbies de cesser leur acharnement en le faisant interpeller, une nouvelle fois, pour les mêmes motifs infondés.
Devant ces développements graves, l’ UFP :

–        condamne fermement la répression pacifique d’hier ;
–        met en garde le régime contre l?entêtement à réprimer les citoyens qui exercent leur droit constitutionnel de manifester pacifiquement et réitère son soutien total aux manifestants ;
–        exige la libération immédiate  et inconditionnelle de M.Moulay El Arby ;
–        appelle l’ensemble des forces vives du pays à se dresser, fermement, contre la violation  des libertés publiques.

 
                                                                          Nouakchott, le 09/03/2011
                                                                    Le département de la communication

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