Non rendues publiques pour l’instant, celles-ci réaffirment vraisemblablement la position de l’UA selon laquelle le président sortant doit quitter le pouvoir. Une reprise de la guerre civile paraît de plus en plus inévitable.
C’était attendu : les émissaires de Laurent Gbagbo à Addis-Abeba ont rejeté en bloc les propositions du panel de chef d’État de l’UA visant à résoudre la crise ivoirienne, en faisant clairement référence à une reprise de la guerre civile dans le pays.
« Nous avons estimé que c’est une proposition inacceptable », a déclaré le président du Front populaire ivoirien (FPI), Pascal Affi N’Guessan, à l’issue de la consultation avec les membres du panel, qui n’a pas rendu publiques ses conclusions censées être « contraignantes » pour les parties.
« Fuite en avant »
« Malheureusement, nous avons constaté que le panel de haut-niveau s’est contenté de reprendre ce que nous savons déjà. Le panel est dans l’incapacité de nous donner les arguments qui fondent cette décision, a affirmé Affi N’guessan. […] Nous continuons la fuite en avant. Tout le monde s’appuie sur l’annonce du haut-représentant de l’ONU » en Côte d’Ivoire, Choi Young-Jin, qui a déclaré Ouattara vainqueur au second tour de la présidentielle du 28 novembre dernier.
« Mais si cet élément était faux ? S’il ne reflétait pas la réalité ? », a-t-il ajouté, sans apporter aucune preuve à ses dires. « Si cette initiative ne débouche pas sur des propositions pertinentes et irréfutables, suffisamment convaincantes, nous craignons que l’UA contribue en quelque sorte à parachever le coup d’État entamé en 2002, et qui s’est mué en coup d’État électoral à travers les dernières élections présidentielles », a poursuivi l’ancien Premier ministre ivoirien.
Ouattara silencieux
« Nous craignons qu’en accompagnant ce coup d’État là, l’Afrique, l’Union africaine ne contribue à aggraver la situation et être comptable d’une éventuelle guerre civile qui pourrait avoir lieu parce que la population n’aurait pas été convaincue de la pertinence de ce choix », a-t-il menacé. Oubliant fort opportunément la majorité d’Ivoiriens qui ont voté en faveur de Ouattara.
De son côté, ce dernier n’a fait aucun commentaire sur les propositions du panel de l’UA. Celui-ci doit désormais présenter ses conclusions au Conseil de paix et de sécurité (CSP) de l’organisation continentale, qui réunit 15 pays africains, dont six représentés jeudi par leur président.
Source : Jeune Afrique le 10/03/2011